Si votre 'idéal est de ne blesser personne, alors faites comme vous voulez. Mais seulement si ce désir est vraiment le vôtre. Si vous vous battez de votre propre gré, tout crime ou la peine qui en résulte est votre propre conception. Les accepter est une partie de cet idéal. Mais si ce désir a été emprunté à une autre personne, les idéaux que vous défendez ne sont que des fantasmes.
Vous avez besoin d'une raison de vous battre. Mais cette raison ne doit pas être votre idéal. Qui n'a pas envie d'aider les autres. Une raison de se battre, c'est le désir de sauver quelque chose. Le salut par les mains des autres n'est pas le salut. C'est comme l'argent. Lorsqu'il est utilisé, il passe dans les mains des autres. Il est vrai que vous pouvez probablement atteindre votre désir de sauver les autres. Mais il n'y a aucun espoir de vous sauver en le faisant.
Vous allez répéter le cycle jusqu'à mourir, toujours accroché à des idéaux qui ne sont pas les vôtres. Voilà pourquoi vos idéaux sont vides de sens. Rien ne vient aider les autres. En fin de compte, vous pouvez saver ni les autres, ni vous-même. Une vie faite de mensonges.
Chapitre I:
Le foyer de la cigarette venait une nouvelle fois cingler longuement. La brise fraîche qui caressait le visage du fumeur, faisait valser les cheveux de ce dernier sous l'éclat scintillant de la nouvelle lune. Son souffle régulier recrachait le trop plein de fumée avant qu'il ne se coupe. Il redressa longuement sa tête tout en plongeant de sa main droite le briquet qui servit à allumer son cancer. Ses yeux, éclairés par le blanc du satellite laissaient couler quelques larmes qui disparaissaient lourdement au contact du bois de la berge. Son existence semblait être inadmissible à son esprit. Pourtant, il se tenait là, le corps lourd, à l'attente de quelque chose ou de quelqu'un, sans jamais arriver à terme. Le vécu. C'était certainement ça qui poussa cet homme à grimper le long de la rambarde, constatant alors le vide créé par la mer, une trentaine de mètres plus bas.
Son soupir fut lourd à l'effort. Il se trouvait désormais sur la seule chose qui le retenait encore de tomber. Derrière lui, personne à cette heure ci, et en ce jour précis ne viendraient le déranger lors de son amendement. Il repensa à certaines choses, parfois joyeuses, parfois douloureuses, sans pour autant exprimer un sourire ou une grimace. Il tira de nouveau sur sa clope qui se consumait plus brutalement puis extirpa son smartphone de sa poche gauche. Il s'alluma, le forçant à cligner des yeux. La lumière était forte et se coupa d'un coup bref. Il l'avait verrouillé avant de le lancer dans la mer après un moment d'hésitation. La nicotine venait de nouveau se loger dans son cortex cérébral aussi simplement qu'elle semblait lui enlever le poids du monde. Même les morts avaient semble-t-il, rejeté l'existence de cet homme marqué par les balles et les cicatrices en tout genre. Son métabolisme refusait de mourir alors que son esprit l'était déjà depuis longtemps.
Cette fois serait la bonne. La fin de la cigarette annonçait celui de son acte. Une pièce de théâtre macabre, teintée d'humour noir tout comme l'esprit. Sa tête embrassa de nouveau les étoiles qui le noyait d'éclat. Ses deux mains venaient de s'extirper de ses poches, venant mécaniquement entamer un signe de croix, qui joignait l'esprit au cœur. Son pied s'élançait alors dans le vide, attirant l'homme vers le bleu de la mer. Fatale, ou non, cette chute ne serait pas la dernière. La descente aux enfers se voit être longue pour quelqu'un comme lui. Il les connaissait déjà ces méandres. Néanmoins, il n'en avait pas échappé.
Encore une fois, il ne mourra pas. Sauvé par une femme dont le regard joignait le sien une fois l'homme tiré sur la baie. Il ne fallait pas qu'il meurt. Elle tenait à lui d'une certaine manière. Ils se parlaient comme se parleraient deux amants fous l'un de l'autre. Et pourtant dans tout ça, aucun de leur sentiment semblait réciproque. Ils étaient vrais, mais n'étaient seulement pas les mêmes. Un homme qui perdit sa fille et sa femme par la main de celle qui le sauva, défiait la logique. Un crime passionnel sans aucun amour. Aucun remord. Aucune vérité. Il se redressait alors une fois qu'un de ses bras répondit. L'autre s'était ouvert sous le choc plat de l'eau, déchirant alors la manche du cuir, créant une nouvelle fois des séquelles qui seront marquées jusqu'à la fin de sa vie qu'il espérait proche.
Il n'était pas mort, et ne mourrait pas quoi qu'on ait pu lui faire. Il regardait de nouveau cette femme qu'il semblait connaître, lui affichant un sourire faux. Aussi faux que le masque qu'il s'était conçu des années auparavant. Brisé. Brisé par l'émotion, vidé par cette même émotion qui s'écoula, sur le corps sans vie de sa femme et sa fille. Qui s'écoula avant sur la tombe de son frère et sa famille. Qui s'écoula encore lorsqu'il ne pu sauver ses camarades. Encore et encore. Un homme dont l'idéal était la justice. Cette même justice qui le poussa à mourir. Qui poussa son esprit à ne plus vivre, laissant là, un corps inanimé qui n'était autre qu'Ethan Kaulins.
Chapitre II:
Anciennement Lieutenant au Los Angeles Police Department. Anciennement père de famille. Anciennement ami, ou amant. Anciennement tant de choses que son esprit ne peut lui permettre de se remémorer la trentaine d'années qu'il avait arboré sans flancher. En cette soirée macabre, il était assis sur face à cette mer dans laquelle le soleil s'était noyé quelques heures auparavant. Celle qui l'accompagnait était encore une fois aux petits soins alors qu'il ne se contentait que d'observer le fond bleu. Il ne parlait pas, ne répondait pas et ne la regardait aucunement. Vide de tant de choses qu'il n'avait plus aucune force de se porter lui-même. Elle se redressa une fois le bandage de fait, composant un numéro derrière lui, quémandant de l'aide. Ethan l'avait entendu, mais ne réagissait pas. Il n'écoutait pas, baissant les yeux avant de constater la paume de sa main droite encore bien irriguée, bien vivante. Cette même paume qui saisit lourdement une pognée du sable de la plage qu'il regardait s'écouler entre ses doigts. La fragilité. Une faille et tout peut y sortir. Rien ne peut contenir autant de grains sans qu'il ne s'en perde dans la prise. Il pensait que c'était identique pour lui. Enfermer le surplus d'émotion dans une boite. En ajouter encore et encore, jusqu'à ce qu'elle cède. Libérant haine, tristesse, joie ou désespoir en même temps. Ce trop plein avait cédé lorsque la femme qui le secourait actuellement, avait tiré sur sa fille et sa femme. Celles qu'il découvrit peu de temps après l'acte. Pourquoi était-il avec elle alors. Pourquoi était-il encore là. A constater les derniers grains de sable quitter l'antre de sa main.
Tout ce qui faisait de lui quelqu'un était aujourd'hui le contenu d'une vulgaire question qui trottait dans son esprit. La jeune femme vint le redresser alors que les halos de phares venaient de terminer leur course sur le parking d'à côté. Deux portes s'ouvrirent, dévoilant un nouvel individu à la carrure militaire. Il se laissait traîner sur les épaules d'une femme, sans réagir. Son état était au plus mal pensait-elle certainement, mais qu'en avait-il à faire. Une fois installé sans résistance dans la voiture, cette dernière se dirigeait à présent vers le centre-ville de Los Angeles. Les pneus criaient lors des virages, laissant une trace noire sur le bitume. L'hôpital All Saints se dévoilait dans le dernier virage et Ethan fermait longuement les yeux. Le bandage de fortune fait par sa "compagne" n'absorbait plus le surplus sanguin qui s'écoulait hors de son corps.
Ses rêves n'étaient pas des plus beaux. Il se retrouvait face à lui-même. Face à un corps qu'il possédait autrefois. Ce même corps qui lui adressait dans ses songes, le sourire le plus morbide. Ils se regardaient mutuellement alors que le pâle reflet venait à disparaître. Laissant Ethan dans le noir le plus total. Sans aucun son, ni image. L'état de son esprit était aussi noir que le vide interprété. Il sentait qu'on le manipulait en dehors. Qu'on lui faisait une transfusion sanguine d'un groupe inconnu. Il voyait petit à petit son bras gauche se recoudre. Observant les ligaments qui avaient lâché, ou les nerfs à vifs lors de l'ouverture du bras quelques trentaines de minutes auparavant. Le corps humain se refait de toutes ses blessures, certaines laissent des séquelles physiques. Comme celle qu'il constatait alors dans le vide de son propre esprit. Mourir une septième fois, ou survivre. Il les comptait encore, se moquant de son propre cas.
Le justicier qu'il était voyait juste. Avant, il désirait éviter les pertes inutiles, ne se focalisant que sur le bon de l'humanité. Un homme de vertu et au sang froid qui contrôlait unes à unes les situations délicates dans un uniforme bleu de police. Un homme qui vivait aurait-on pu dire, ou dit-on aujourd'hui. Comme le disait si bien un vieil ami à lui, quand un Kaulins disparaît d'un coup, c'est certainement pas pour prendre des vacances à la plage. Mais Ethan lui, avait oublié la raison de sa disparition, comme celle qui le motivait encore à rester debout ou à rouvrir les yeux une fois l'opération terminée. Il se retrouvait de nouveau dans un endroit familier. Une salle de réanimation. Et le premier visage qu'il voyait était celui de celle qui le réparait à chaque fois. Kaya Fitzermann. L'assassin de sa famille.
Chapitre III:
L'homme ne voulait pas réellement lui parler alors qu'il se retrouvait tant bien que mal coincé avec elle, dans une chambre blanche qui lui attaquait les yeux d'une couleur trop pure pour son esprit. La jeune femme l'avait comprit et n'ajoutait rien tant que ça ne viendrait pas de lui. L'électro-cardiogramme émettait des "bips" qui fendaient le silence. Il vivait toujours. Fatalement, c'est ce qu'il pensait en regardant les courbes causées par le battement de son cœur face à l'écran. Il remarqua Kaya qui lui tenait la main gauche, celle qu'il ne sentait plus à présent. Il ne pouvait plus s'en servir. Les nerfs avaient lâché durant l'opération. Il était recousu mais de nouvelles séquelles s'étaient ajoutés au tableau déjà bien grand qui servait à les recenser. Reposant sa tête sur l'oreiller, il acceptait la condition pour laquelle il se retrouvait alité pour la septième fois. Fermant de nouveau les yeux et replongeant dans ses songes.
Une semaine s'était écoulé depuis l'incident. Les visites du psychiatre semblait indiquer qu'il était atteint de dépression. Mais ce n'était pas le cas. La Paresse. Pure et simple. Celle de vivre ou de tenter de trouver un but pour lequel il pourrait désormais s'attacher. De toutes, c'était la plus belle des œuvres d'art aux yeux de certains. Pour d'autres, c'était un réceptacle où la peine et la pitié d'autrui s'amassaient. Il s'était levé de son lit, se dirigeant vers la salle de bains. Il constata la barbe qu'il portait. Se la frottant de sa main droite. Il l'examinait. Puis cette même main qui servit à gratter le bas de son menton, passa dans ses cheveux qui les ramena vers l'arrière. Un air nonchalant pour une entité. Celle qui l'attendait à la sortie de la chambre voyait-elle les morts où ne pouvait-il pas encore mourir pour une raison qui l'échappait. Il traînait des pieds une fois qu'il s'était habillé. Enfilant sa veste de cuir qu'il portait habituellement et qui, elle aussi, se voyait avoir été recousue durant le laps de convalescence. Ethan tenait certainement plus à cette veste qu'à son bras qu'il ne pouvait bouger. Aucun sac ne l'accompagnait. Il avait juste changé de vêtements, laissant ceux qui l'avaient accompagné dans sa descente. Une fois devant le guichet de sortie, un visage familier revint en mémoire.
Noir. Le stylo qui servait à Ethan pour signer sa sortie était de couleur noire. Celle qui, en revanche, reçu la feuille de sortie était blanche. Pure. Un sourire apaisant. Elle semblait le connaître. Mais d'où. Il n'exprimait encore une fois, aucun signe de cordialité. Neutre, froid. C'était l'expression qui se dégageait de lui. Il l'avait sauvé apparemment. Une infirmière qui s'était trouvée en mauvaise posture non loin d'un quartier chaud. Ces mots ne servirent à rien. Il lui tournait le dos, comme un mauvais souvenir, laissant Kaya et la miraculée face à face. L'air à la sortie de l’hôpital était froid. Une berline en bas des escaliers venait d'ouvrir ses portières dévoilant North, un homme qu'il ne portait pas particulièrement dans son cœur, au volant du véhicule. Il tirait sur une roulée en constatant Ethan, sorti bien trop vite pour que Kaya ne le rejoigne.
En un face à face mythique, les deux antagonistes se regardaient sans flancher. Ironiquement c'était la seule personne qui arrivait à faire exprimer Ethan. Ce n'était pas un genre de rivalité futile, mais plus un dénigrement d'autrui. L'un vivait bien trop pour supporter l'autre qui ne vivait plus assez. Des valeurs, encrée dans leurs esprits. Le refus de sois et le refus de l'autre. Dans l'esprit d'Ethan, si deux personnes devaient réellement mourir, c'était bien North et lui-même. Après tout ce sang versé de la main de Kaya et d'Ethan, il ne pouvait concevoir que North soit arrivé trop tard, et seulement pour détruire les évidences. Lorsque l'on vit pour atteindre son but, son objectif, dans la théorie il est inatteignable. C'est idyllique et totalement enfantin. Personne ne rêve seulement d'avoir un bon travail, de fonder une famille et de vivre dans le confort médiocre jusqu'à la fin de ses jours. Concernant Ethan et North, c'était la même chose. Ils avaient un but qu'ils ont tous les deux atteint. Le problème c'est qu'un s'en est satisfait alors que l'autre n'avait plus de sens à son existence. Voilà pourquoi ils ne pouvaient considérer l'existence de l'autre.
Chapitre IV:
Ils se regardaient tous deux sans bouger ni exprimer le moindre des sentiments. Rentrés depuis quelques heures déjà, ils avaient légèrement entamé la bouteille de whisky qui se trouvait encore ouverte sur le bar. La glace dans les verres s'était mélangée à l'alcool qui rendait le tout imbuvable. North, lui, il était parti chasser. Son Remmington, bien que vieux, lui servait encore pour les gros gibiers. Faut dire qu'au jour d'aujourd'hui, ils étaient désormais tranquille. Kaya s'était affalée sur le canapé sous un air qui lui était propre tandis qu'Ethan regardait le fond de son verre, hésitant entre la volonté de boire un breuvage désormais dégueulasse ou de le laisser là. Observant les deux glaçons fondre lentement. Puis il se retourna, convoitant le vide absolu de ses yeux. Elle l'observait tandis qu'il méditait ou songeait à une nouvelle méthode pour en finir. Puis rien. Il ne réagissait pas plus que d'habitude, frottant une nouvelle fois les fils de suture le long de son bras, dont la main en terminaison ne répondait plus. Seul l'index possédait encore les terminaisons nécessaires pour bouger, mais à quoi servirait-il. Des trois, c'était le seul qui se retrouvait avec un handicap plus que gênant. Mais ça ne l'empêchait pas de réfléchir, et à la plus grande surprise de Kaya, d'agir.
Il s'approcha d'elle, la constatant. Dans une surprise, ses yeux avaient changés de couleur, une couleur plus claire que ceux qu'il arbore la plupart du temps. Se penchant vers elle avant de lui caresser le visage de sa main handicapée. Elle venait de comprendre, affichant un rictus sur le coin de la lèvre droite. Elle porta les mains à son cou, l’entraînant avec elle au fond du sofa sur lequel ils reposaient désormais tous les deux. Animal. L'instinct de survie est propre de l'animal, mais le désir l'est tout autant. Caressant des courbes qui lui semblaient étrangères par moment, communes par d'autres. L'emprise exercée sur sa peau lui laissera certainement des marques dans le dos, mais il ne s'en souciait plus. Réfléchis ou non, le contact est parfois le meilleur des remèdes contre la dépression. Et bien qu'ils se vouent une guerre psychologique. Physiquement il en est tout autre. Un gémissement, voire deux dans la même seconde. L'enlacement de deux corps sur le même repos. Purement animal. Le contact d'une langue sur le long du corps. Celui des mains dans un cuir chevelu avant une réaction propre. Cambrée. Se retrouvant à la merci de celui qu'elle avait créé, métamorphosé et récompensé. Ou juste envieuse. De nouveaux gémissements venaient se mêler au caresses des deux antagonistes. La glace présente dans le whisky avait totalement fondue, laissant une légère couche opaque au sein du verre.
Ce n'était plus le même regard qu'ils avaient. Calmés, vidés et vivants. Pour une fois cette sensation n'était pas étrangère à Ethan qui se redressait tant bien que mal. Son dos était marqué de l'emprise qu'elle avait exercée sur lui, soupirant en constatant les marques. Quant à elle, elle le regardait encore, allongée. La douleur avait disparue l'espace d'un instant, et tout comme elle, il la constatait dans les plus simples appareils. Craquant ses vertèbres et l'ensemble de son dos après s'être étiré, il afficha un sourire. Le seul en l'espace d'une année. Ses muscles n'était plus habitués et il en vint à se frotter la mâchoire remarquant le rictus. Le bruit d'un foyer prenant feu fit tourner le regard d'Ethan. Une cigarette lui était tendue et il la saisissait avant de s'en griller une à son tour, se déplaçant à le fenêtre de la pièce, observant une nouvelle fois Los Angeles illuminée sous les halos de la nuit. Il repensait certainement à tous les événements de sa vie, mais Kaya ne lui en fit pas part, le laissant pour une fois, vivant, constatant un cœur qui bat, son propre cœur.
Chapitre V:
Tu comptes faire quoi à présent? Te détester encore et toujours jusqu'à ce que tu en finisses avec ta vie? Ou bien tu comptes peut être un de ces quatre, accepter qui tu es?
Elle lui avait posé cette question dont l'air fatidique faisait tonner le domaine des dieux. Ethan lui, ne répondait pas, réfléchissant encore au sens qu'avaient pu prendre les événements. C'était certainement l'heure du flashback et de la remise en question. En repensant à ses actes passés, la conception de sa justice était erronée. De détruisant lentement comme si rien ne pouvait l'en empêcher. Ses choix là, il les avait fait parce qu'il n'avait plus rien à perdre et il le savait. La politique Fitzermann envers le mental était incomparable. Il se tournait pour la constater de nouveau qui se rhabillait avant de sortir de la pièce, clés en main, ajoutant avant de disparaître dans le couloir:
North l'a bien compris lui. Il n'a plus de famille. Plus de petite sœur à protéger tant bien que mal en dépit de ses capacités. Il a tué tout comme tu l'as fait, sa propre famille, et même si elle ère encore dehors, tu sais tout comme moi que lorsqu'ils se rencontreront, North en finira avec son ancienne vie. Réfléchis à ça Ethan. Tu es comme lui. Tu ne peux le nier.
Et il sentait qu'elle avait entièrement raison. Si North venait à se trouver en face de Joy', la cadette de la famille Shannon, la dernière d'ailleurs, elle ne ferait pas long feu. Comme quoi, la politique Fitzermann marchait réellement bien. Il fallait dire qu'Ethan était au courant du passé de Kaya, vu qu'il en a été son mentor.
Un homme, venu de nulle part dans les plaines désertiques d’Amérique. C'était pour le deuil de son frère aîné. Tandis que l'enterrement se faisait à huit clos sur Los Angeles, il vint ouvrir l'urne dans laquelle ses cendres étaient présentes, se faisant alors portées par un vend chaud du sud. C'était le plus beau des deuils, sans aucune autre personne que la présence d'Ethan et de celle de son frère qui s'amenuisait dans le vent. C'était l'emplacement mentionné par le testament de Monsieur Todd Kaulins. Et Ethan lui rendit hommage de la plus belle des manières. Néanmoins, cet instant fut bref, marqué par le son de chaines dans un hangar, non-loin d'Ethan. Ce qu'il ne savait pas à cet instant, c'est qu'un pacte intimement lié à sa vie venait de se clore au moment où il décida d'y jeter un coup d’œil. A droit du hangar se trouvait de vieux sacs de sable accompagnés de cibles d'entrainement. Plusieurs douilles présentes au sol et certainement plus encore enfouies dans le sable. En pénétrant dans le hangar, il remarqua une femme qui se faisait alors cogner par deux gorilles dont la masse était surement le quadruple d'Ethan. Mais il n'en fit rien, l'histoire est telle qu'elle fut sauvée par Ethan. Libérée d'un joug immense long de dix années ou plus. Une jeune femme qui à l’époque ne savait pas s'exprimer, et qui à l'avenir, était promise à devenir quelqu'un.
Son esprit était revenu au présent, constatant qu'il était parti dans ses songes. Il se secoua brièvement la tête de gauche à droite avant de laisser échapper un sourire de son corps, venant se rhabiller et enfiler sa veste de cuir par dessus ses épaules. En direction de la sortie, la porte qui s'ouvrait ne présentait personne d'autre que North, tenant une gamine dans ses bras. Ethan ne semblait pas plus surpris que d'habitude et le vétéran s'avança alors avec l'inconsciente dans les bras. Ils se croisèrent sans se regarder puis Ethan prit la parole:
North... - Hmm? - Tu tuerais ta sœur si tu la voyais? - Pourquoi c'te question l'ex-flicard. - Pour me rassurer... - Hmm... - J'ai compris... - Y'a des choses qui ne peuvent être refaites Ethan. J'sais pas ce que tu cherches comme réponse, mais te rassurer sur une parole, ne fera pas de toi un homme en meilleure forme. - Tu la tuera alors... - Y'a de grandes chances oui.
De grandes chances. Ces grandes chances laissèrent Ethan un peu plus dans le flou alors qu'il extirpa une cigarette de sa poche et de son paquet, l'allumant sur le pan de la porte. Observant un ciel grisâtre se dévoiler sous un soleil de plomb.
Chapitre VI:
La luminosité lui donnait un mal de tête pas possible lorsque ces yeux entraient en contact avec les halos des lampadaires. Ethan avait descendu le chemin de la demeure les mains dans les poches et sa veste de cuir absente du dos avant de se retrouver suivi par la gamine que North avait ramené depuis la veille. Elle semblait remise de sa blessure par balle et lui avait du travail à faire. Si il pouvait éviter de se retrouver avec un poids lourd dans les pattes ça l'aurait certainement fait sourire, mais en revanche, elle ne manquait pas de le suivre à la trace. Il se souvint des dires de Kaya:
Oh et si tu pouvais t'occuper d'eux, ça me ferait plaisir.
Trois gamins dont la vie n'en n'a gâté qu'un. Celui qui avait le cerveau pour vendre de la fausse en plein cœur de Los Angeles. Les nouveaux consommateurs s'y donnaient à cœur joie, et encore, lorsqu'ils ne se faisaient pas avoir par les deux autres qui les dépouillaient aussi sec après qu'ils y aient goûté. Il amena Tia au plus vite là où elle devait se rendre. Pensant qu'il serait mieux qu'elle soit formée par un vieil ami que par une sociopathe, un tueur sans remord et un mec paumé qu'il était. Une fois qu'elle atterris en face du poste de police, il continua son trajet en direction des trois vendeurs un pâté de maison plus loin. Déambulant comme si rien ne l'atteignait, il s'annonça dans l'allée se faisant interpeller par les trois types.
Eh. Tu cherches pas un truc pour planer p't'être? - Hmm? Ouais si. On m'a dit que c'était ici où je pouvais m'en dégoter. - M'ehe! T'es tombé au bon endroit l'vieux! Tiens, r'gardes moi ça, tu trouveras pas mieux dans l'coin. - Ouais. Combien? - 100 dollars le pochon! C'est donné comme tarif. - Hmm.. C'pas de la fausse par hasard? - Mais nan! Mais nan!
Ethan avait le pochon en main alors qu'il tendait les 100 dollars de cette même main droite qui était prête à leur tomber sur la gueule. Il leva un peu plus le pochon à ses yeux, l'ouvrant alors, et sentant le contenu. Il en avait même porté une toute petite dose de l'index. Les trois individus le regardait alors avant qu'ils ne constate la grimace sur le visage d'Ethan, qui laissa place par la suite à ce regard froid que les types dans leur genre avaient à faire à l'époque lorsqu'il était encore au sein du LAPD. Sa main revint le long du corps, tenant le pochon avant qu'il ne s'exprime:
Bah merde... - Tu vois vieux, j'te l'avais dit! Tu trouveras pas mieux ailleurs! - Je te coupe deux secondes. - Hein? - C'est de la merde. - De quoi?! - Je qualifie ce produit de totalement merdique, tout comme ton procédé de vente ou ta façon de t'exprimer. - Redis ça pour voir! J'te dis qu'ici on sait faire les affaires! J'te propose de la bonne dope, et toi tu viens me dire à moi et mes gars! Que c'est de la merde?! Tire toi d'ici avant que j'te flingue putain d'enculé! - Mais ta gueule...
Le vendeur, surement la tête du petit groupe, s'approchait un peu trop près d'Ethan, un cran d'arrêt en main se faisant alors menaçant. Le premier réflexe d'Ethan fut d'un mouvement de main, envoyer le contenu du pochon encore ouvert à la gueule de ses messieurs. Enchaînant par la suite d'un revers fermé du poing dans la pommette. A cet instant celui présentement le plus a droite s'annonça un peu trop vite. Ethan vint à comprendre son intention, se décalant alors de deux pas sur la gauche, laissant la droite partir dans le vent. Ethan annonça son genou dans le thorax du vendeur, toujours sa principale préoccupation, avant d’asséner un crochet du coude dans sa mâchoire. Celui de gauche se remettait de la poudre reçue dans la rétine, alors que le vendeur vint à se prendre un K.O. Le gros de droite s'annonça une nouvelle fois vers Ethan, venant le gratifier d'un coup de talon dans l'aine qui le fit reculer. Le gros vint de suite armer son poing qui fit interrompu par un coup rendu de grâce dans les parties, semblant alors tomber à terre lui aussi.
Le dernier, une fois remis de ses émotions, venait alors s'armer de sa ceinture d'un TPH automatique .22. Arme totalement inutile vu que:
A moins d'être sûr de m'atteindre au cœur ou à la tête, je me sentirai bien plus agacé que tu ne peux l'être gamin.
C'est ce qu'Ethan lui avait annoncé en se tenant là, les mains alors écartées mais pas levées. Tandis que le plus jeune, car il devait certainement l'être, tremblait de tout son corps en tenant le pistolet. Il ne tira pas, constatant celui qu'il avait en joue, le regarder avec un sourire amusé, provocant et quelque peu morbide comme la couleur de ses yeux qui avaient virés au marron foncé. Puis, il ne tira toujours pas.
Tire toi gamin.
Il ne se fit pas prié. Partant a toutes foulées en dehors de l'allée, disparaissant alors dans un coin de rue. Ethan, replongea ses mains dans les poches du jean, venant alors constaté les deux derniers à terre, lâchant au même moment un soupire et reprenant le chemin inverse après avoir évidemment rendu invendable la fausse dope qu'ils pensaient écouler. C'est dans ce genre de moments là qu'il se sentait vivant, tout comme il l'était dans le Département de Police.
Chapitre VII:
Revenant là où de base, il provenait, il rouvrit la porte constatant le pickup de North garé au travers de l'allée. Déposant sa veste en cuir sur le porte-manteau et soupirant lourdement lorsqu'il remarqua Kaya au fond du couloir, il s'avança d'un pas. Elle le regardait d'un air qu'il connaissait tellement bien, qu'il compris la signification. Le premier pas était annoncé en sa direction avant qu'un calibre .50 ne vienne se poser contre sa tempe. Réflexe oblige, il vint à relever rapidement le coude en direction de l'arme. Il remarqua tout aussi bien que le porteur de cette dernière était North qui, évidemment ne lâcha pas l'arme, mais releva le canon pour éviter de recevoir le coup avant d'annoncer le bras gauche tenant un couteau de chasse. Le con semblait réellement vouloir le planter. Deux pas sur le côté, suffisamment assez pour éviter le contact de la lame. La main droite revint en revers, tapant sur le plat de la lame. Lâché, il saisit le couteau à la volé de sa main gauche avant de brusquement le lever vers North.
La scène fut titanesque. Entre l'un qui se voyait visé entre les deux yeux par un calibre .50 et l'autre qui, en un geste seulement, voyait sa jugulaire tranchée, la petite dernière constatait la scène au fond de son couloir alors que les deux hommes vinrent à la regarder, attendant un ordre ou une explication de sa part.
Excellents réflexes vous deux. - A quoi on joue Kaya là?! - Vous vous détestez non? Je vous donne l'occasion de vous exprimer tous les deux. - Tss' c'est pour ça que je me retrouve en face de son calibre? T'es sérieuse?! - On ne peut plus sérieuse.
Les deux hommes se regardaient alors par la suite. S'en vint un moment d'incompréhension ou insultes et haine se dégageait de ces derniers..
Putain d'justicier à la mords moi l'noeud. - Ex-flicard à la con. - Fermes ta gueule putain d'cowboy des temps modernes. - Un problème le défaitiste? - J'peux pas blairer ta sale gueule d'enculé avec ton sourire de merde tu l'comprends? - Respecte tes aînés. - J'te respecterai quand tu sera crevé. - C'est vrai que tu respectes ta famille. - On parle de ta camée de sœur? - Un problème sur ce point? - Quand est-ce que tu la crève pour arriver à mon niveau?
La pression devenait de plus en plus palpable alors que Kaya consommait un verre de whisky (avec glaces) en observant Ethan et North se regarder dans le blanc des yeux avec une expression macabre que seuls ces trois là pouvaient connaître d'eux. Et puis, rien. Ethan releva la lame, venant la faire basculer afin de la tenir par cette dernière et tendre le manche envers North. Il se frotta l'arrière du crâne, venant ajouter par la suite avant de ressortir.
J'ai oublié la nouvelle. J'vais l'attendre sur Pershing. - Ethan. - Tu m'veux quoi Kaya. - Reviens nous. - Quand j'le voudrai. En attendant, pour l'anecdote. Glenn à déjà pris contact avec elle à ce qu'il parait. Tiens toi sur tes gardes. - Qu'ils viennent. - Hmm'.
Il ressorti de la demeure, venant alors extirper une cigarette de son paquet qu'il portait en bouche. La flamme de son briquet fit briller le foyer avant qu'une épaisse fumée ne l'enveloppe. Il repartait en direction de Pershing, chercher la petite nouvelle qui semblait avoir un potentiel intéressant.
Chapitre VIII:
Tu comptes tirer cette gueule longtemps Ethan? - Hmm'? - Concentres toi s'te plait, j'aimerai pas à avoir à te ramasser.
Ethan relevait alors la tête doucement, observant plus loin que le dessus de la colline. Blueberrys Quarter était en cette soirée plutôt animé, et ce n'était pas pour déplaire à ceux qui, accroupis se tenaient aux jumelles, observant le quartier. Ethan et North cherchaient quelque chose de semblable à un soit disant labo. Il ne savait pas réellement pourquoi il s'était retrouvé embarqué là dedans, mais c'est en constatant l'intérêt de North pour ce sujet qu'il n'y avait pas forcément qu'une seule raison derrière cette escapade crépusculaire. Une cigarette venait de s'allumer, et une autre se tendait à sa droite. Ethan la saisit alors avant de passer la flamme de son briquet à son tour sur le foyer, tirant dessus après avoir reposé la paire de jumelles. Il soupira, venant se frotter le haut du front avec la manche de son veston en cuir. Deux coups de mains sur l'épaule, North avait repéré quelque chose au fond.
A trois heures. On a deux gars avec un joli petit pochon de blanc. - Ils viennent de le sortir? - Ouaip'. Il s'était pas trompé. - Qui ça? - Hein? Nan, l'gars qui m'a donné l'info.
Ils s'étaient tous deux remis à observer ce carré privé. Les jeunes banlieusards traînaient bien trop tard pour ne pas juste profiter d'un quart de lune. North se releva, enfonçant son chapeau sur le haut du crâne avant de fourrer sa paire de jumelles dans son sac, et entamer la descente de la pente. Ethan le regardait encore accroupis, se frottant le visage lourdement puis, en se redressant, il s'assura d'une sécurité, puis vint joindre son ombre à celle de celui l'accompagnait. Deux hommes d'une bonne quarantaine d'années, sur une dégaine qui leur semble propre, s'approchaient à grands pas de Blueberrys Quarter, observé de plus en plus par les jeunes qui traînaient leurs poumons à terre. Ethan leur rendait ce même regard. Des deux hommes, il était celui dont la raillerie n'avait d'égal. Il se moquait ouvertement de toute forme de respect et profitait de chaque occasions pour faire valoir sa répartie afin de se faire comprendre. Une fois dans le centre du quartier, ils s'arrêtèrent alors, scrutant chaque recoins et principalement l'étage du haut duquel ils avaient pu voir de leur colline, les deux camés s'envoyer une dose dans le cortex.
J'm'occupe de calmer les ardeurs okay? - Fais toi plaisir, je monte. - J'te couvrirais pas. - J'ai pas besoin de ta couverture. - Tout comme j'avais pas besoin de savoir que tu montais. - Hmf'!
Ils se séparaient alors, tandis que deux adolescent tentaient de faire parade à North, qui gentiment, leur fit comprendre qu'ils devaient revenir dans quelques années. Ce fit rire Ethan qui se concentra alors sur ses propres problèmes. Ils venaient de comprendre la raison de leur venue, et l'expression de son visage vint reprendre un air sombre mêlé à la provocation pure et simple. Les mains dans les poches, il observait les trois jeunes ainsi ce à quoi devait s'apparenter la petite amie d'un d'entre eux. Il n'attendait qu'une chose, c'était d'extraire ses mains des poches et faire toner le son de ses phalanges sur les mâchoire juvéniles qui se trouvaient en face de lui. Il n'en fit rien, écoutant alors le bordel qui s'amassait au premier étage. North avait surement pénétré dans l'appartement et commencé à y lâcher les conséquences de leurs actes.
Chapitre IX:
Cela faisait pas mal de temps qu'Ethan n'était pas revenu dans son appartement. En ouvrant la porte, dont le bas frottait lourdement avec le parquet sali, il constatait la poussière qui avait élue domicile, l'odeur froide de tabac, imprégnée dans les moindres recoins et en finalité, un Glock 22 sur la table basse de l'entrée. Cette même arme qui lui servait lors de ses prises de service. Celle-ci d'ailleurs qui permit à Ethan de voler maintes vies en sauvant la sienne, ne l'empêchant pas néanmoins de prendre un abonnement à l'hopital d'All Saints. Après cette table basse, se trouvait le sofa de cuir brun sur lequel il dormait lors de ses veillées. Le cadre d'un enfant alors âgé de 4 ans sur l'accoudoir, renversé. Puis une bouteille de whisky vide, accompagnée des divers verres vidés lors de soirées difficiles. En un lourd soupir, il s'avança dans l'entrée, laissant la porte ouverte derrière lui. Il se moquait pas mal des voleurs et autres connards habituels que des gens lambda pouvaient rencontrer. Il passa deux doigts entre les stores, observant le parking de Pershing Square bondé de diverses voitures de patrouilles. Des ex-collègues qui partaient parier leur vie sur un adepte du tir, ou juste un gangster qui semblait croire qu'il en avait dans le froc. Ces mêmes collègues qu'il ramassait les uns après les autres sans jamais comprendre réellement la démarche. Il regardait, sans détourner les yeux, s'allumant une clope au passage en laissant l'appartement s'imprégner un peu plus de l'odeur du cancer.
Quelques pas plus tard, il prit à l'aveugle une nouvelle bouteille de whisky qu'il buvait au goulot, continuant d'observer. Les morts qui seraient en première page du journal. C'est comme ça que ça marche pensait-il. Il faut du mal quelque part pour contempler le citoyen moyen dans sa médiocrité, et faire croire qu'il est bon d'être lui. Ces maux qui se dévoilaient à l'horizon, Ethan les observait sans-cesse, attendant qu'ils viennent le chercher, et pourtant.
Tu attends quoi... - ... - Tu n'diras rien hein... - ...
Pour quelqu'un qui préférait observer que d'être observé, il continuait de prendre une gorgée avant de constater Tia, qui était certainement sortie du poste de police. Son entretient avec le vieil ami qu'il devait connaître semblait ne pas avoir eu d'accrocs. Il l'observa un léger temps de l’œil droit. Soupirant avant d'ajouter lourdement:
C'est criminel d'être aussi chiant que toi. - Hmf', c'est la seule chose que tu trouves à me dire? - J'en ai des biens meilleures. - J'préfère même pas savoir... - Je te conseil de partir de chez moi. - Qu'est ce qu'il t'es arrivé... - Ce qui arrive aux curieux dans notre genre... - Notre? Parce que tu penses que je suis qui? Tu connais quoi de moi?
Ni une, ni deux, alors que le ton montait, la bouteille de whisky venait d'entrer en collision avec le parquet. Ethan s'était rué sur Tia la main droite relevée à son col, venant la plaquer contre le mur derrière elle. Ses yeux avaient virés au gris clair, contrastant alors avec le sombre de la pièce. Elle ne savait pas quoi faire, et ne pouvait certainement rien faire. Il semblait être énervé.
Ecoutes moi bien gamine. Je me contrefou de qui tu es et comment tu as grandi. Je constate seulement que tu cherches trop de réponses qui ne t'apporteront aucune satisfaction dans ta piètre vie! Que connais-tu de moi, hein?! Que sais tu de moi pour croire que tu sera bien la seule à pouvoir me tirer de cet enfer! Tu n'as même pas le quart de l'existence que je possède et tu penses pouvoir retirer mon fardeau?! Soit t'es droguée soit tu me confond avec le parfait connard que je ne suis pas! Il vaudrait mieux pour toi- - Ethan! - dégage d'ici et vite avant que je change d'avis et que je m'empr- - ETHAN!
Un sévère retour de paume de la main droite. Kaya était là, venant couper Ethan dans son élan. Il n'avait pas bougé, prenant le coup dans le visage aussi fort qu'il le pouvait, puis relâchait le col de Tia, soupirant alors que ces yeux revinrent à la normale. Sans dire un mot, il reprit son activité précédente qui consistait à boire, en observant l'effectif de Pershing Square diminuer.
Chapitre X:
Hey. Tu pensais te débarrasser de moi comme ça? Genre comme si d'un coup je disparaîtrais sans laisser de traces? - C'est pas à toi de décider ce genre de choses. - Et pourtant, je suis bien là, alors que les autres sont repartis. C'est pas toi qui en a décidé la conclusion si? - Ils n'ont rien en rapport à mon monde. - Et quel est ce monde? - ... - Voir ce que d'autres ne peuvent? Les auras, le karma, tout ça? C'est ton truc non, les préjugés? - J'ai été flic j'te signale. - Oh je sais... Je sais.
Ils se regardaient tous les deux de part et d'autre de la fenêtre. Observant de temps en temps les voitures de flic entrer ou sortir du poste de Pershing. C'était peut être la dose de whisky en trop, ou bien le dernier grain s'était écoulé du sablier. Ethan regardait son défunt frère droit dans les yeux. Le fruit d'une imagination. Les secondes avaient cessé d'exister alors qu'un dialogue de sourd s'était imposé dans l'appartement. De simples regards, sans dire un mot. Pourquoi en dirait-il d'autres d'ailleurs, vu qu'il ne parlait certainement qu'a l'image de son subconscient.
Lorsqu'un homme sombre dans la dépression, la folie le rattrape. - Qui peut-on réellement accuser de fou. - La réelle question est: qui ne souhaitons-nous pas accuser comme tel.
Qui ne souhaitons nous pas accuser de fou. Ou peut-on réellement se considérer comme tel? Durant une nouvelle gorgée, c'était la question que se posait Ethan, ne trouvant pas de réelle réponse. Ses pensées s'accompagnaient de détails qui semblaient en dire long sur le sujet qu'il n'abordait plus avec lui-même. Pour une homme dont la dépression avait atteint son paroxysme, il était certain que la salubrité mentale qui l'accompagnait n'était pas au plus haut. Mais encore une fois, comment pouvait-il réellement le savoir.
Tu penses qu'ils arrivent à te comprendre? - Non. - Pourquoi restes-tu avec elle. - Je n'ai plus rien autrement. - Comment le sais-tu. - Car elle m'a tout enlevé.
Lui-même se frottait le visage en soupirant en entendant ses propres réponses. La fatigue le gagnait et pourtant il était résolu à regarder l'effectif de Pershing Square diminuer au fur et à mesure que les ambulances empruntaient le même chemin. Se grillant alors une nouvelle industrielle qu'il avait sorti de son paquet. L'image de Todd semblait nette. Au fond ça lui faisait du bien de retrouver un visage familier.
Tu fais chier Ethan. - Hein? - Toi qui possède une répartie à en crever la gueule ouverte, tu déprimes dans ton coin en regardant tes collègues disparaître derrière deux putains de halos. - J'ai démissionné. - Tu as disparu ouais. Tu as eu ton heure de gloire, et ta lâcheté t'en à détaché. - C'était un choix. - Pourquoi tu n'as pas continué? - Pourquoi...
Il se questionnait alors en observant ses mains. Bien qu'elles étaient blanche à sa vue, elles n'ont jamais été comme telles. Rouges de sang, noires de poudre. C'était ce qu'il voyait dans le creux de ces dernières.
Parce qu'elles ont sali les âmes des vivants.
Sa réponse était telle qu'elle. Il n'allait pas plus loin. Ethan avait tué tellement de personnes pour une cause qui semblait être la sûreté des citoyens qu'il en avait oublié la sienne. Le plus difficile en ce sens était l'habitude qu'il pouvait avoir d'appuyer sur la détente, sans en éprouver aucun remord. Tirant sur sa cigarette, il venait observer une dernière fois le long de l'allée de Pershing Square. Un deuil immense pour un corps fragile.
Ethan! Quel plaisir de te revoir en cette belle soirée! - Hmm? - Comment se porte ma tendre fille? - Qu... Comment...
Le monde s’effondrait dés à présent sous les pieds d'Ethan, observant la femme qui venait d'entrer dans l'appartement. La porte n'était certainement pas fermée, encore moins verrouillée. Cette allure qu'il observait allait de famille et de paire avec tout ce qui pouvait créer un fardeau. Bien plus lourd que tous les anciens qui s'accompagnait d'un coup de feu, réveillant certainement le voisinage.
Dernière édition par Ethan Kaulins le Dim 06 Sep 2015, 22:25, édité 22 fois
REA
Leader Staff
Date d'inscription : 13/03/2013 Messages : 5764 Age : 30 Localisation : Catalunya.
• Ce background sera le final des Kaulins. • Le thème sera sombre. (d4rk maggle) • Les chapitres risquent d'être long, et je garde la manière des Fitzermann pour la mise en page. Vu que j'ai changé de méthode avec les Shinobu. • Pas besoin d'avoir lu avant pour comprendre maintenant.
La bise sur vos fesses.
Azelat
Leader Staff
Date d'inscription : 23/08/2011 Messages : 4350 Age : 27 Localisation : Nul part et sûrement ailleurs
Genre, un background ça prend un sacré laps de temps. Les idées n'arrivent pas toutes comme ça. En intégralité, l'écriture prend une à deux heure par chapitre.
Corriger, réécrire, rajouter, reformuler, poster, editer, mise en page.
Jesse Navarez | Slk
Membre 4
Date d'inscription : 18/11/2012 Messages : 3600 Age : 26 Localisation : Verizon Center
Je trouvais l'ambiance de Velour vraiment propre, genre, le battement d'un cœur dont le bip continue me faisait penser à un ECG dans la musique.
J'me suis dit, pourquoi pas jouer sur ça en plus du rythme que les basses peuvent ajouter. Alors dans tous le style musical de Velour, si on oublie pas le bip, on peut encore une fois imager la scène.
Ca bouge, c'est parfois grotesque et un peu animal, mais au final, y'a une chose qui ne bouge et change pas, le rythme du bip de la musique, tout comme le réel sentiment du personnage dans le chapitre.
RECHERCHÉ TOUT CA! Mais merci Joy'.
REA
Leader Staff
Date d'inscription : 13/03/2013 Messages : 5764 Age : 30 Localisation : Catalunya.