Lorries Winn : Back to Los Angeles !

Je suis à Los Angeles, again. Neuf ans après. Ce n'est pas sans une petite larme que j'ai redécouvert la ville où ma vie s'est déroulée... Y a moins de gangsters ça a l'air, ou alors un nouveau KFC vient d'ouvrir ?
Pendant neuf ans, je suis retourné à Miami, ville de ma naissance. J'y avais emporté tous les souvenirs que je ne voulais pas oublié. Ma médaille du mérite, mon ancienne plaque d'inspecteur lieutenant. Une photo de ma petite famille, dont je n'ai plus de nouvelles. Mes gosses se sont envolés de leurs propres ailes, laissant leur vieux père seul face à la vie. Une photo d'Effy, Camille et moi réunis. La petite famille. J'ai toujours senti être plus proche de ma fille que de mon fils. Je ne sais même pas ce qu'il est arrivé à Wendy, sa tante.

Cleveland, le nom qui me fait à la fois sourire et à la fois pleurer. Sourire, c'est le nom de Wendy, la tante de ma Clara adorée... Pleurer, c'est aussi le nom d'Erwan, celui qui a voulu m'arrêter juste parce que j'étais ami avec la bande à Effy. Si j'avais prévu qu'Effy avait une bande de criminels, je l'aurai vite oubliée... Ou pas. Comment peut-on renier ses racines ? Voilà pourquoi je suis revenu à la cité des anges.

Ce jour, je m'en souviens comme si c'était il y a neuf ans. C'est un peu troublé, mais je pense pouvoir bien m'en rappeler. J'étais avec Camille à la maison, une villa sur Hollywood. Et là, elle reçoit un message d'un des membres de la bande à Effy'. On se met en route pour voir de loin, et on voit des fourgons du S.W.A.T. et un hélicoptère. Ça sentait Erwan Cleveland ça... Pour une raison quelconque, un groupe de flics nous demande de nous mettre au sol, on est menottés et emmenés comme des saucissons dans une maison, où, avec surprise, je vis tous les membres par terre et menottés. Twain, Ray', mais le plus intrigant: une inspectrice. Une collègue était arrêtée, elle aussi. Pendant l'heure qui a suivi, tandis que les agents récitaient tant bien que mal les droits aux suspects, j'ai tenté de demander pourquoi, bordel, on NOUS avait arrêtés ? Nous, moi et ma fille, qui n'étions que témoins de cette scène, et, de surcroît, moi qui étais lieutenant-inspecteur !
J'en ai eu marre, j'ai fait un piège qu'on connaît bien en tant que flic expérimenté: Dire ouais. Le suspect est obligé de dire oui, sinon celui-ci doit être relâché. Un bon ami avocat m'a délivré au bout de deux jours. J'aurai jamais cru que les petits gars que j'avais entraîné auraient pu être sans pitié... Et jamais on ne m'a dit pour quel motif on m'arrêtait ! Apparemment, bande organisée. J'ai jamais tué ni eu l'envie de le faire... Enfin si, venger Wendy d'Erwan qui la faisait souffrir et avait tué un de ses gosses.

Enfin, vous seul êtes capable de me comprendre... Même si vous n'êtes plus des nôtres, vous m'avez beaucoup manqué. Merci, mon formateur adoré... Bill Norris, merci.

J'arrive pas à y croire. J'ai vécu neuf ans, avec l'idée que je reverrai jamais Effy' et puis là, je trouve quoi ? Un compte Twitter à son nom ! L'image de profil ne me trompe pas, c'est bien elle, mais elle était censée être morte ! Suicidée, si je me rappelle... Là je comprends plus rien. Et puis zut, yolo comme dire Camille ! On s'en fout, ça me retombera dessus un jour ou l'autre mais bon, n'est-ce pas là la beauté de la vie ? Ne pas savoir ce qu'il se passera ?

J'ai juste envie de refaire ma vie à Los Angeles. Et tant pis pour le reste. J'ai discuté avec un capitaine de la LAPD et ils manquent de bon gars, donc il serait prêt à me réintégrer. Pas mal non ? Il examinerait mon dossier pour voir à quel stade j'en étais lors de mon départ. J'espère ne pas devoir passer par officier probatoire, ça me ferait mal à l'amour-propre. Un lieutenant inspecteur, chef de la DRF qui revient après un bout de temps et qui perd tous ses rangs. Ce serait vachement rageant mais bon. On fait avec ce qu'on a, non ?

C'était un jour sombre, sombre... Pour ne pas avoir pu sauver Effy. Elle aurait pu être bien, contrôlée mais non... Ça faisait un mois que j'étais de retour à la LAPD, la cherchant. J'avais pris comme résolution de vouloir l'aider. Je discutais avec le lieutenant Shepard (comme dans Mass Effect d'ailleurs !) et un officier vient nous prévenir qu'il y a un "fou" à la radio. Quelques minutes après, le standard était submergé d'appels pour quatre explosions. Les incendies sous contrôle, tout le monde était à la poursuite de Effy Fitzermann. Bordel, fallait qu'elle ait une bombe sur elle quand on est allés la chopper... Au fond, je la hais. Mais ce serait hypocrite de ne pas rajouter que je l'aimais aussi. C'était ma sœur, j'en avais le devoir de la sauver... Je suis arrivé près de Marston et de Shepard qui la pointaient du fusil. Je vis la bombe. Marston a exécuté Effy devant mes yeux.

Je sais pas si je devais être triste ou ravi ! Triste, c'était ma sœur. Ravi, elle ne pourrait plus tuer personne.

Au fond, je pense que je devrais être heureux. Elle a pu trouver la paix. Elle n'aurait pas eu son apothéose, hé. Marston l'avait tuée, tout le monde s'est réfugié pour ne pas être pris dans la déflagration de la bombe. J'étais resté un peu avec elle, puis je suis parti. Me retournant, j'avais remarqué une musique. Le compte à rebours était fini, seule une musique patriotique couvrait le silence des sirènes de polices et des pompiers. Marston a eu raison, c'était la seule manière d'en finir avec ce délire. Espérons que ça ne continue plus...
Même si je sais que ça continuera. Les Fitzermann sont maudits. Ma fille vient d'accoucher. J'en ai marre. Faut que je trouve Mia, la fille d'Effy.

Je vais continuer à faire mon boulot. Jusqu'à la mort.

Je te hais. Tu sais ce que le terme famille veut dire ?! Je crois pas. Tu fais ton malin avec ta médaille de la bravoure, bravoure de quoi ? De mon cul ! Avant, t'avais de vraies valeurs. Maintenant, t'es au service d'une loi injuste. Tu l'as dit toi-même. Tu as oublié qui tu étais, tes origines. Comment t'as pu faire ça... Papa...