Origines : Salvadoriennes Naissance : Los Angeles, CA, le 21 Septembre 1995 Apparence : Environs 1m65 ; Mince ; Longs cheveux bruns souvent en queue de cheval ; Yeux marrons ; Tatouage d'un cœur ailé transpercé par une dague au niveau de la poitrine ; Souvent vêtue d'un T-Shirt ou débardeur simple et d'un Dickies beige. Comportement : Réfléchie ; Arrogante ; Grosse consommatrice de cannabis ; Rancunière ; Ambitieuse ; Manipulatrice
- Prologue - "Where everyday we try to fatten our pockets" - I :
Rideaux arrachés, remplacés par des planches de bois cloués à même le mur. La lumière passe entre quelques ouvertures. Je finis de placer les dernières aux fenêtres de l'étage, puis je me repose sur mon lit. Il est... j'sais pas... J'dirais... midi ? J'sors ma crack pipe, et contrairement aux deux camés qui vivent à l'étage, je remplis son foyer de ganja, et pas de chrystal, ou d'crack... nan nan, j'fais pas ça. A côté de moi dort Samaha. Une fille sympa, mignonne... du genre... tu la verrais plus à vivre tranquillement quelque part dans Hollywood Hills, qu'ici, dans un squat d'El Sereno.
El Sereno j'y ait vécu, j'y ait grandit. Ce quartier m'a élevé à la dur. Mes parents étaient des cons, mes frères et sœurs étaient des cons, et maintenant, je suis la dernière de la famille à être restée dans le coin. Je m'en porte pas plus mal finalement. En... deux jours... ouais juste deux jours... j'ai plus de $250, et mon propre squat, ayant actuellement une population de quatre. Bientôt plus, je le sens. J'me suis fait des relations dans l'East Side. Au début je croyais qu'à partir du moment ou j'allais être seule, j'allais juste être heureuse de pouvoir survivre. Finalement... bah j'suis dans une situation plutôt... confortable. J'me sens libre, puisque j'ai rien à perdre. Tout ce que la rue peut m'apporter, c'est du bénéfice.
La rue. La rue j'ai appris à la connaître pendant toute mon enfance. Maintenant pour moi c'est simple, j'ai juste à me balader avec un calibre sur moi, et une bonne dose de prévoyance, et c'est que du bonheur. Je sais qu'à un moment quelqu'un va me chercher la merde. Que ce soit un camé malade, un thug, ou même Five-O... j'pense que je m'en sortirais.
- Prologue - "Where everyday we try to fatten our pockets" - II :
Deuxième racket en deux jours. Un gars qui m'avait rien demandé... j'ai couru, son téléphone en main, vers un coin isolé de Sereno... arrivé la-bas, j'ai juste dégainé le .357, et il a fait tout ce que je lui ait dit sans broncher. Ça me fait $100 de plus. Je commence à avoir une certaine masse de thune... enfin... pour moi c'est beaucoup. $350, un peu plus... en deux jours. Ça fait... $350 fois quinze... euh... beaucoup. Beaucoup trop en un sens... J'ai trop de billets.
C'est désolant hein ? Je suis qu'une petite frappe, et j'me fais vraiment facilement de l'argent... vraiment, vraiment facilement. Alors je pense aux autres... à ceux qui amènent la criminalité au niveau supérieur. Ceux qui ne se contentent plus d'en vivre, mais qui en tirent également satisfaction... ceux à la recherche de pouvoir. J'me rallume ma pipe, et j'y pense. Comment ils peuvent ? C'est des putains de bouffons sérieux.
Moi ? Je fais ça en quelques sortes... je viens de me rendre compte que je suis en train d'emprunter ce chemin. J'ai peur de transformer mon système D en autre chose. Mais... j'ai quoi d'autre à faire ? Genre... j'fais ma merde, et j'vis avec les conséquences. J'ai pas de remords mais... j'sais pas... 'faut qu'j'me démonte la tête... j'arrête de faire semblant de bader quand j'suis fracassée. La fumée quasi opaque m'amuse... chaque latte expiré me rapproche d'un état euphorique. C'est magique la beuh... c'est magique. Ça me fait à nouveau réfléchir mais... en une façon plus... posée. Comme si je prenais instantanément quelques kilomètres de distance par rapport à ma vie. J'me suis dis que j'pourrais laisser mon calibre planqué au squat... ça changerait. Vu qu'il est pas légal, ça m'éviterait de la taule et... j'en ai plus vraiment besoin pendant quelques jours.
C'est bizarre... j'm'habitue à un "moi", puis j'me rend compte que je serais mieux en un autre "moi"... j'me comprend. Ça doit être la maturité, j'me sens... loin... très loin de qui j'étais y'a quelques années.
- Street life - I :
Il est temps que j'affronte ce qui est désormais une évidence. Je suis un produit urbain, parasite de la société. Je ne vaux pas plus qu'un dealeur d'H empoisonnant son quartier, ou un membre de gang qui tire sur quelqu'un pour une couleur, ou un pâté de maison. J'ai tué. Pour la première fois de ma vie, j'ai tué quelqu'un. Je me sentais... boostée, concentrée... j'avais mal à la tête, au cœur... tout battait trop rapidement... des percussions... que des percussions, qui ne sont pas calmées avant que j'arrive chez moi, et que je planque mon flingue sous mon matelas. Je me suis mise à réfléchir, à réfléchir énormément... je ne fais que de me poser des questions depuis cela. Devais-je vraiment appuyer sur la gâchette ? Je savais qu'il était armé, et qu'il allait éventuellement vouloir me retrouver. En un sens c'est de la légitime défense... en un sens...
Merde !
Ou vais-je m'arrêter ? Ce que je ressens n'est même pas du remord ! Juste une sorte de... d'empathie. Mourir flingué dans South Los Angeles, c'est finalement juste une addition aux statistiques. Tout le monde sait que la criminalité est un problème dans les quartiers chaud, mais c'est pas pour autant que les thugs laissent leur calibre à la maison... la violence apporte la violence. Des gosses grandissent en étant dans la merde jusqu'au cou, alors une fois qu'ils ont l'âge, ils prennent un malin plaisir à répandre toute cette merde autour d'eux. Un petit peu comme si chaque enfant de junkie, dealer, pute, gangster, était une bombe à retardement qui n'attendait qu'une chose : exploser.
Tu l'entend dans les chansons, à la radio, aux infos : Il faut un changement ! Je pense que tout le monde est d'accord dans le fond... mais rien ne change, rien... Alors j'fume mon herbe, en réfléchissant à l'avenir. Il est je sais pas quelle heure dans la nuit, j'ai Sam', dormant collée à moi. On est toutes les deux nues dans le vieux truc qui nous sert de lit. On l'a fait. J'aime cette meuf... Elle m'aide, tout comme je l'ai déjà bien aidé. Sans moi elle serait quelque part dans la rue en train de mendier pour bouffer. Pareil pour les autres junkies qui vivent à l'étage. Même si j'fais des crasses... j'suis contente de quand même protéger des gens. D'une part... j'y gagne, économiquement parlant, et aussi, j'me sens mieux. Bien mieux. J'me sens toujours humaine.
Y'a un truc que j'aimerais bien... que personne vienne m'embrouiller. Moi, ou ceux qui vivent sous mon toit. Mais ça serait trop beau pour être vrai, sachant que dès que je suis sur mon pallier, je réfléchis à un moyen de remplir mes poches. Le malheur des uns fait le bonheur des autres... c'est tristement vrai putain. Je sais que si un jour j'arrive "au sommet", j'aurais du mal à me regarder dans la glace, tellement j'aurais ruiné de vies. J'ai déjà du ôter quelqu'un à sa mère, son père, ses amis, peut-être ses enfants... Merde ! Je dois plus y penser... finalement, je crois bien que j'éprouve du remord...
J'crois pas en Dieu, ni en une vie après la mort. J'crois en rien. L'évidence est la : si je continue comme ça je vais finir sans Foi ni lois.
- Steet life - II :
J'ouvre lentement les yeux... bip, bip, bip... c'est la première chose que j'entend... je suis dans une chambre d'hôpital, et mon cœur est à... 50 bpm... j'crois que c'est cool. Je sens plus mon corps... j'me sens par contre... légère... oh merde... c'est ce truc la ? La morphine ? J'appuis sur le bouton pour m'en rendre compte... ooouh... j'trip...
Des hallucinations... certaines font bader, d'autres me réjouissent... mais... j'arrive plus à contrôler la situation... ça m'énerve... je sais ce qu'il se passe : J'ai pris deux balles dans le dos, mais... merde quand même... les visages se succèdent... l'inspecteur Davidson du LAPD... Darragh, un de mes locataires... Jethro, un autre... et... Kaya... la fille bizarre à laquelle je dois probablement la vie... puis... l'enculé qui m'a tiré dessus. Je sais qui c'est... Je revois sa tête la... j'ai qu'une envie... l'envoyer six pieds sous terre... ça m'fait sourire cette pensée... je sais pas si c'est la morphine, ou moi qui me transforme en sociopathe... peu importe. Darragh appui sur l'injecteur... un gros coup, et c'est le blackout.
Je reprend pleinement conscience de moi en étant chez moi, après un rail de C. Deux négros se sont pointés dans mon squat. J'ai la tête tellement en compote, que je ne fais qu'à moitié attention à la situation. Je sais juste que Kaya m'a aidé, encore... tellement de mal à cerner cette meuf. J'sais qu'elle est mentalement malade mais... j'sais pas pourquoi, elle m'aide... elle ne me doit rien, et pourtant, elle a prit ma défense dès le début, la ou je m'étais faite tirée dessus. Je lui rendrais la pareille. "Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près"... putain... j'y suis maintenant...
J'bousille un peu plus mon cerveau avec du cannabis... j'suis démolie, vraiment démolie... j'm'endors pour entamer un sommeil troublée par des rêves étranges... je ne sais pas si ils ont une signification, et c'est ça qui me dérange le plus. Je sais pas si c'est un trip total... ou une sorte de message de mon subconscient.
A mon réveil, en plus d'un mal de crâne insoutenable, il y a une question que je me pose... qu'est-ce que je désire ? Cette question est tellement perturbante... j'arrive pas à y trouver de réponses. J'réfléchis toujours à ce que je vais faire aujourd'hui, ou le lendemain à la limite... mais jamais vis-à-vis de, par exemple, ou j'en serais dans un an. Entre quatre murs ? En cavale ? Morte ? Riche ? Le train de vie que je mène est composé d'incertitudes. Rien que des incertitudes. Je pensais pouvoir m'en sortir quoi qu'il arrive, mais cette fois j'ouvre les yeux : Je suis la dans la rue, à vouloir la même chose que des milliers d'autres fils de putes, c'est à dire de l'argent, et du respect.
Dès que possible je chercherais une porte de sortie... dès que possible...
- Street life - III :
Braquée, menottée, mise en garde-à-vue... j'ai déconné... heureusement que j'avais une carte sortie de prison, que Jethro m'avait donné y'a quelques jours. Ça m'a évité un allongement de mon casier judiciaire... à 19 ans j'aurais pu être jugée comme une majeure, et vol de voiture... ça fait mal... Le deal était simple, je donnais un meurtre, j'avais la liberté. Avant, c'était pas du tout dans mon habitude de balancer... mais là... je voulais pas laisser le squat seul... qui l'aurait repris ? Je sais pas si c'est un manque de confiance envers les autres ou un égo surdimensionné, mais j'me dis que si on y vit pas si mal, c'est grâce à moi en majeure partie. Je veux garder ça comme ça. Pas besoin de témoigner, juste une carte SD qui donne les preuves d'un meurtre de la part de membres d'un gang dont j'ai absolument rien à foutre. _______ J'ai soif... froid... j'ai du mal à respirer, mais je suis bien... non... je suis... parfaite... c'est une sensation indescriptible... ce bien-être constant. Je sais plus quand j'ai pris ces pilules... je sais pas quelle heure il est... je m'en fous, je veux que ce moment dure pour toujours... Un peu d'oxycontin, et Sam' qui me sert fortement contre elle... j'me sentais mal, mais la... J'mène une vie simple... le squat m'affranchit de... non non, c'est pas le squat... c'est moi. J'aime cette vie de déviance... j'paye pas de taxes, j'fais ma thune au jour le jour, mais ça passe... j'me défonce avec ce qui me passe sous la main... mais j'pourrais tout arrêter... j'le sais, j'suis pas accro... avant-hier c'était d'la C, demain ou après-demain, d'la glace... j'change. J'exploite. J’expérimente. J'garde la tête haute cependant... il y a toujours un truc à faire quand je suis lucide, toujours... récemment, une flemme grandissait, mais je dois me ressaisir. Je le sens. L'oxy' m'le dit... comment ? Je saurais pas l'expliquer. Je m'endors, la tête pleine de belles pensées, et de projets titanesques. La plupart sont très optimistes, si ce n'est pas totalement stupide, mais j'ai que ça à faire. Je ne peux qu'aller de l'avant. Je dois faire attention cependant... je suis en conditionnelle, et... la... à partir d'aujourd'hui... je pense que c'est le bon moment pour changer... les risques encourus... ma nouvelle "famille"... je peux pas aller en taule, je peux pas mourir flinguée ou poignardée. C'est l'instant idéal pour devenir plus mature, plus responsable... quand même... violence et drogue... c'est ce qui me conduit... dans le fond je sais que ce que je faisais avantageait le squat, mais ça lui attirait aussi des emmerdes... enfin, à moi surtout. J'vais trouver de nouvelles façons de faire les choses... mais par contre, je pense que j'aurais toujours besoin d'avoir de quoi me changer les idées sous la main.
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