- C'est quoi ton nom ? - Joy Shannon. - A partir de maintenant c'est B-0292, gamine, lança le gardien, avant de jeter une petite pile d'uniformes de prisons, serviettes, sweats, vers l’adolescente de 16 ans, qui les réceptionna rapidement dans ses bras. - Euh, ouais, ok. - Ok ? Bah alors va trouver ta cellule. B-008-2 ça veut dire que t'es dans le bloc B, rez-de-chaussée, cellule 08, deuxième lit. - Ok, merci, répondit Joy rapidement, en levant ses yeux vers le plan de la prison présent affiché au mur. - Ok.
L'homme partit alors faire sa ronde parmi les corridors de l'établissement correctionnel de Goodman, sifflotant. Après avoir analysé quelques instants le plan, la prisonnière suivit les directives pour se rendre au bloc B. Elle poussa la double porte, révélant une grande pièce blanchâtre, bien éclairée sur plusieurs étages par de nombreuses lucarnes salies. Les rayons du soleil emplis de grains de poussières virevoltants se mirent à éblouir Joy. Elle pouvait cependant distinguer des dizaines de silhouettes, la plupart regardaient en sa direction.
________________________________________ Origines : Écossaises (père & mère) Naissance : Florence, Caroline du Sud, le 8 février 1995. Comportement actuel : Rancunière | Très croyante | Confiante | Optimiste | Régulière consommatrice de cannabis | Peu forte de ses bras, douées de ses doigts | Adepte du lancer de couteau | Productrice de méthamphétamine. Apparence actuelle : Joy pèse une cinquantaine de kilos pour une taille avoisinant le mètre soixante-dix ; elle est maigre. Les traits de son visage sont tels qu'on lui donne facilement un ou deux ans de plus que son véritable âge. Elle dispose de cheveux bruns clair, coupés mi-longs et effilés, et de yeux noisettes, d'une couleur s'alliant presque identiquement avec celle de sa chevelure. Deux petites cicatrices sont présentes sous sa nuque, entre ses omoplates, causés par un objet tranchant et pointu.
Elle porte en permanence un crucifix argenté. On la voit souvent avec une paire de bottes montantes, par dessus un jean foncé. Débardeurs, T-Shirts, chemises flanelles et sweats composent le reste de sa garde-robe très simpliste.
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- Entrée agitée :
La main gauche levée, j'ai rapidement regardé les alentours. Deux afro-américaines se dirigeaient déjà vers moi, et j'entendais les messes basses commencer à se faire, depuis le balcon du premier étage. "Hey, hey, hey, fais péter ton sweat !" Et merde... ça va pas déjà commencer. "Non" ais-je répondu. J'entendis des rires d'un peu partout dans la salle, puis l'une des deux devant moi, qui correspond bien à la vision que j'ai d'une crackhead, m'a ordonné presque gentiment en frottant ses mains "Écoute, Kid... si tu sais ce qu'est bon pour toi... donne ton sweat." J'l'ai regardé droit dans les yeux, d'un air tour à fait neutre... cet air que j'ai conservé depuis mon dernier jugement, et je lui ait dit en pointant mon crucifix du doigt. "Va te faire mettre. J'ai assez d'amis." Et ce fût une "OOOOH" massif qui retentit dans toute la salle, de la part de toutes les détenues. La crackhead échangea un regard avec son amie, à la corpulence plutôt imposante, puis rebroussa chemin, en levant ses deux majeurs vers l'ensemble des occupantes du bloc. Celle restée devant moi m'envoya un crochet du gauche, qui me fit lâcher ma pile de vêtement. Alors que je m’apprêtais à recevoir une violente droite, son bras fût interceptée par quelqu'un. Une latina d'environs un mètre quatre-vingt la foutu rapidement à terre avec une clef-de-bras, s'approcha de l'oreille de l'afro-américaine maîtrisée, et dit d'un ton froid : "La prochaine fois que tu lèves la main sur..." elle leva son regard vers moi, pour reprendre par la suite sa phrase "Kid... j'te casse les deux bras, puta." J'avais mon ange gardien apparemment, je sais pas ce qui avait motivé cette femme à intervenir pour m'aider, mais je m'en foutais. Elle imposait le respect, par sa taille, par son comportement... c'est quelque chose que j'ai toute suite compris après cette introduction mouvementée à la vie en prison.
- Leila "Spider" Navares :
Maîtrisée, humiliée en publique, l'autre afro' s'en alla rapidement. Ma sauveuse porta alors son sérieux regard sur moi, et dit "Suis-moi, j'vais t'montrer notre cellule", machinalement. Je m’exécuta sans dire un mot, c'était à deux pas de l'entrée, et franchement, tant mieux. Tout les regards braquaient sur toi, c'est horrible... devoir donner une bonne image de soi... encore ça va... j'ai tenu tête à une crackhead... ouais. Kid. Apparemment ça allait être mon surnom. Plutôt logique, vu que j'étais la détenue la plus jeune de la prison. M'ok', nous entrions maintenant dans une cellule de genre... trois petits mètres carré.
"T'as l'lit d'gauche, oh, et, appelle-moi Spider. Faut qu'j't'explique un truc, Kid. Premièrement, pense pas que je vais être derrière ton cul sans arrêt. Je cherche à faire appel pour sortir, j'ai accepté d'être ton sponsor pour la bonne image... te mets pas dans les emmerdes, j'aurais pas à t'en sortir, et on sera toutes les deux contentes. C'est ton premier séjour sinon ?" Je répondit d'un simple "Ouais", déposant mes affaires sur mon lit. "Tu verras, tu t'adapteras..." elle porta alors son regard sur mon crucifix "... ouais, bon, j'vais devoir régler des trucs, adapte-toi bien parmi nous." Elle quitta ensuite la chambre, j'ai pu l'entendre dire quelque chose en rigolant en espagnol, à une de ses amies. Je n'ai jamais causé un mot d'espagnol, donc je m'étais dis que je devais éviter de traîner près d'elle. Premièrement par paranoïa qu'elle dise des trucs sur moi que je ne pourrait pas comprendre, et secondement, car je veux pas donner l'image d'une peureuse qui reste avec les gens capables de les protéger. Bienvenue sur Terre Joy, c'est plus tout à fait un bled d'une centaine d'habitants dans lequel tu te trouves... tes voisins sont juste à un mur de toi, ils t'observent en permanence...
- Bouge ton cul ! :
J'étais de retour dans cette église de Lynchburg... Je revoyais tout les événements comme ils s'étaient déroulés, exactement à l'identique... Sauf que lorsque j'ouvrais la porte pour sortir... cette fois personne ne m'attendait, mis à part une étrange aurore jaune pâle... J'ai abaissé mon regard vers les traces de sang au sol... et je les ait suivi, pour trouver le père Roseford, agonisant... Il criait à l'aide, mais la seule réponse était un écho surréaliste, qui résonnait insupportablement dans ma tête... Il se mit à me dévisager. Son regard était... emplie... d'une sorte de... aah, j'saurais pas dire... il crevait, mais il était serein... un peu comme si il était soulagé dans le fond. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. "Tire... tire... tire... tire..." Son ordre se répétait dans ma tête, j'avais mal au crâne putain ! Le canon pointé entre ses deux yeux, j'ai appuyé sur la détente. Il était mort pour de bon... et... j'avais la sensation malsaine que c'était une bonne chose... Ma main se mit à trembler. J'ai lâché l'arme, et au contact de celle-ci au sol, c'est toute la terre qui s'agita cette fois... Je me suis vautré, et j'ai regardé la croix du Christ sur le toit de l'église, qui était à deux doigt de se casser la gueule. Je devais partir, immédiatement, mais j'arrivais pas à me lever, ça tremblait vraiment de partout ! Finalement, la croix se détacha de son socle, et tomba directement sur ma figure.
C'est alors que je me réveillât en sursaut. Spider me secouait en disant : "Bouge ton cul ! Tu vas rater le p'tit déj' sinon !"
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- Lancement :
Ouais, j'suis bien la... défoncée, j'ai lutté pour faire les quelques miles jusqu'aux étendues désertiques de la Californie... la musique passant dans mon RV, les lumières défilantes dans la nuit, et mon cerveau envahi par le THC, me font réfléchir sur ma vie personnelle, après trois ans de taule... J'ai choisi la criminalité, mais pas l'inhumanité. J'ai bien failli foutre des balles dans des corps qui ne le méritaient pas, Dieu, pardonne-moi... je vais me contenter de me faire de la thune, en restant loin des soucis... j'ai combien dans l'sac la... ? $1000, $2000 ? J'vais tout filer à North et Will'. Moi ? Si j'arrive à tout refiler au grossiste, c'est $3000 par fournée, voir plus... Mais c'est un marché qui ne fait que renaître pour l'instant : Le trafic de méthamphétamine dans Oakspring... et dans le coin, ça veut dire quelque chose. Plein d'activistes anti-drogues ont rendu le marché totalement paralysé, j'ai donc le monopole, enfin, j'crois... Ouais ouais, j'crois bien que j'suis la seule à créer de la méth' dans le comté.
Seuls North et ses potes savent... mais c'est un secret qui va être dur à garder... certains ont des soupcons, on me pointe du doigt... 'faut qu'ça cesse... mêler un comportement sociable avec des activités criminelles, c'est chaud... j'aimerais pas avoir à prendre de mesures drastiques, déjà que j'hésite à chaque fois que j'oriente mon regard vers mon calibre...
Merde, j'suis qu'une stoner qui veut s'faire du blé, laissez-moi tranquille ! J'suis même pas violente, j'déconne et j'sourit tout l'temps, j'prie Dieu... mais vas-y, j'sais pas pourquoi, j'ai pas une bonne présence publique apparemment... Quand j'regarde mon frère qui fait grosso modo la même merde que moi, personne les lui brise...
Bon ! Allez, on va essayer de paraître plus cool à l'avenir... pas envie d'avoir à vivre en ermite non plus quoi... j'ai passé trois ans en taule, j'ai changé, j'aimerais bien quand même, pouvoir, un minimum, avoir une vie tranquille... Et j'suis pas exigeante, j'inclus le fait de vivre grâce à ma petite cuisine spéciale dans l'lot ! Seigneur, tu peux faire ça pour moi ? J'te rendrais la pareille, mon comportement sera exemplaire... 'pis merde, si c'est pas moi qui reprend ce marché, c'en est un autre qui créera de la mort, peut-être coupé avec je ne sais quoi, pour réduire à néant la vie des pauvres camés d'Oakspring... la criminalité, ce n'est que le résultat d'une société ou l'argent est roi... Avec North, Will', etc, on galère à faire tourner la ferme, et en plus, on envisage de retaper un bon petit bar sur Montgomery... un endroit sans histoires, ou les honnêtes travailleurs iraient se détendre... C'est un mal pour un bien Seigneur, c'est un mal pour un bien... Je me lance dans une nouvelle vie, de criminelle certes, mais un jour, je trouverais moyen de rendre ce monde meilleur. Toutes mes mauvaises actions seront rattrapés, j'en fais le serment, en posant ma main sur la Bible.
- Mon genre de matinée :
Un coyote hurle dehors... mes yeux s'ouvrent lentement, des rayons du soleil passe à travers le pare-brise de mon camping-car. J'me lève de mon sac de couchage... trop vite, j'commence à être désorientée... j'sors dehors, pour admirer la vue. Le désert à l'aube. J'grime sur le toit, après avoir enlevé la merde qui traînait dans le coin de mon œil. Un fleuve... il va sûrement jusqu'au barrage Hoover, peu de chance qu'un bateau passe dans le coin... sinon à part ça... plateaux désertiques, c'est tout. C'est l'heure de cuisiner. J'vais faire ça en vitesse, pour aller m'prendre un p'tit déj' quelque part en suite. J'connais la technique par cœur. Préparation d'l'éther diéthylique depuis le liquide moteur... Fabrication pseudoéphédrine liquide depuis des pilules contre la congestion nasale... ouais, facile, facile, ça, et toutes les étapes qui suivent... juste un peu la tête dans l'cul, j'ai cru que j'allais m'intoxiquer en déversant les cristaux de soudes dans la pseudo', mais ça va, j'ai de la dextérité à ce niveau la. Bien contente d'avoir fait des réserves de phosphore rouge... peller les allumettes comme des patates c'est vraiment casse-couille... M'enfin, allez, motivation totale, c'est un nombre à trois zéros qui m'attend après ça...
Et... voila. Coups de marteau dans l'plat à viande, et mes cristaux se dégagent. Bonne couleur, meilleure que la dernière fois j'ai l'impression. J'emballe ça, j’aère mon méth' lab' mobile, et j'vais essayer d'me trouver un p'tit café sur la route de retour vers Oakspring.
Ça m'fait chier d'avoir oublié ma prière du matin... perdrais-je mon sens des priorités ? J'rattrape mon erreur, et j'me remet en route vers la maison.
- Des soucis sur tout les plans... :
Je produit pas du cristal vingt-quatre heures sur vingt-quatre... mon grossiste est un amateur, qui écoule ses stocks plutôt lentement... donc j'ai le temps de respirer. J'ai fait la rencontre de deux femmes mariées au bar de Dillimore... une chose en a amené une autre, et voila que je goûte régulièrement au triolisme... Je pensais que tout ça ne serait qu'un plan cul, mais je me suis rapprochée d'une des deux, Ellen Shepard, lieutenant au LAPD... on échange des choses, et ça ne s'arrête pas qu'au sexe. Elle m'a confessé, une soirée ou on était rien que toutes les deux ensembles, qu'elle m'aimait, mais au sens genre, en amour, pas qu'au lit... J'ai jamais eu quelqu'un aussi proche de moi de ma vie, je partage des instants juste... magique, avec elle... et pourtant, c'est si compliqué... Je sais de mes oreilles mal placées que sa femme Abby trempe dans des affaires louches, et franchement, cette dernière me fout les jetons... Si j'arrive à lire dans Ellen comme dans un livre, je trouve sa femme totalement imprévisible... un peu comme... une mine de proximité. Ouaip', c'est ça... j'ai pas envie de m'approcher d'elle, de peur qu'elle m'explose à la gueule, surtout quand je vois à quel point les choses sont paradisiaques avec Ellen... on s'échange nos soucis... elle me fait part de ses déprimes passagères, et je lui ait montré quel boulot je faisais... à une flic, quand même, et elle l'a accepté... j'l'adore.
Les problèmes s'empilent... mais celui de l'argent est au moins réglé. Chimiste ça paye bien, ça c'est clair... Bon... j'fume un pilon, et j'vais m'endormir. La nuit porte conseil... et j'ai vraiment besoin de putains de bons conseils dans l'immédiat... il faut que je sache comment passer pour quelqu'un d'innocent, tout en continuant de me faire de la thune, et bien sûr en faisant durer ma relation avec Ellen et Abby.
- L'heure du revers :
C'est la première fois depuis quelques temps que je me réveille seule dans un lit. Des incidents ont eu lieux. Los Angeles n'est pas une ville de tout repos, mais en ce moment, ça va... je suis posée, avec Ellen, après avoir partagé un sacré paquet d'emmerde avec elle. En ce moment elle est à Miami, pour rendre visite à sa famille. Je vais faire en sorte qu'a son retour, tout aille bien. Y'a toujours quelques connards dans cette ville pour me rendre paranoïaque... pour me forcer à garer ma voiture deux blocs à côté de ma maison... mais ça va changer. North me soutient, et je soutient North. Les têtes vont tomber, et l'argent va couler à flot. Au moment ou je pensais qu'il voulait tenter de se faire une petite vie légale, merdique, vivant dans une chambre de motel miteuse, ce dernier m'a expliqué un plan lucratif. J'ai réagit dessus, et lorsque nos esprits marchent ensemble, ça résulte en des idées alléchantes. J'ai pas fini de vivre dans la criminalité, et finalement, je ne m'en porte pas plus mal. J'sais pas, j'suis p'tet accro' à l'adrénaline ou... juste la flemme de vivre d'un boulot chiant à mourir. Mais j'prend mes précautions... J'aime Ellen, Ellen m'aime ; j'ai pas envie d'être séparé d'elle. Le moment vient pour moi de me rouler un petit joint pour bien commencer la journée, car dans cette vie il faut savoir trouver le temps de se relaxer avec toute la merde que le monde nous jette à la gueule. Et prochainement, je vais la renvoyer. M'haha, ouais, l'heure qui vient est celle du revers. [/center] |