- Dossier:
Nom: Hayes Prénom: Shawn Lieu de naissance: Jefferson, Los Angeles, Californie Date de naissance: 06/24/1989 Lieu de résidence actuel: Tierra Robada, Los Angeles Country.
Origine: Jamaïcaine Age: 24 ans
Caractère physique:
- 1m80 - 75 kg - peau noir - brun - cheveux courts
Caractère psychologique:
- Impulsif - Aimable - Respectueux - Sang froid en cas de crise ----------------------------------------------------------------------
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- Introduction:
Deux heures du mat', le calme... Tranquilité... Putain, j'me rendais pas compte à quel point ça fait du bien. Tellement longtemps que j'en ai pas profité. Trop longtemps d'ailleurs. Combien de temps... Je sais plus...
Jessy est retournée se coucher, et moi je suis là, assis sur c'te chaise, et j'écris. La bouteille de whisky à droite, les pilules d'anti-dépresseurs et d'anti-douleurs de l'autre côté.
Je sais pas pour qui j'écris... J'sais pas non plus pourquoi... Et est ce que j'arriverais à écrire tout ce que j'ai à dire, est ce que j'en aurais la force... Le courage... Le temps... Je suis détruit physiquement, moralement... Trois blessures au niveau des côtes et jambe droites... Une plaie psychologique qui dur depuis près de dix ans.
Pourquoi... Pourquoi j'écris maintenant, pourquoi pas plutôt, est ce que c'est parce que j'ai failli y rester aujourd'hui, ou est ce parce que la motivation me prend maintenant. Peut être le soudain pétage de plombs de Logan... Peu importe. J'écris, je réfléchirais plus tard, ouai... J'ai encore le temps de réfléchir...
- Un monde coupé du reste:
Si je dois raconter mon histoire, autant la raconter par le début. A l'aide de souvenir... de fragments d'image... Plutôt de papiers et de photo enfaite...
Je suis né ici, à Los Angeles, Jefferson, en 1987... Non 86. J'suis pas né Hayes, non. J'suis plutôt né Orton. Shawn Orton ouai... Ca aurait pu avoir du sens, si cette famille habitait pas Willofield et que toutes les familles de c'quartier avaient pas un rond...
C'était un peu comme... une tradition à c't'époque. Assez d'argent pour en élever un. Les plus téméraires en élevaient deux. Au bout de trois, le gamin finissait soit dans un centre, certains restaient en maternité toute leur jeune enfance.... Putain, c'est triste...
On va dire que dans mon malheur, j'ai eu d'la chance que la famille Orton était une bonne famille. Ils ont préféré m'donner à leurs amis, les Hayes. Ils avaient pas encore de gamin eux, alors que les Orton en avaient déjà deux.
Voila... C'est comme ça que le monde fonctionnait. Un monde coupé du reste, la vie dans les quartiers quoi... On peut pas dire que j'ai eu une enfance de merde. Les Hayes étaient de bon parents, les Orton, malgré qu'ils m'avaient donné, continuait de prendre des nouvelles, de venir me voir.
Jeune et insouciant, jusqu'à 10 ans j'étais heureux, les autres gamins aussi. On jouait, on riait, on s'amusait. Rien d'autre n'avait d'importance. Non rien... Rien bordel... L'insouciance... Ouai, la plus belle chose qui m'était arrivé... La suite n'a pas été comme ça. Si j'aurais pu, je serais resté un p'tit gamin de 10 ans toute ma vie. J'aurais préféré crever à cet âge là... Au moins... Je serais mort heureux.
- Douce" jeunesse:
Ouai... 11 ans... puis 12... puis 13... Et enfin 14. L'âge ou tout s'active, l'âge ou on comprend vraiment ce qu'est le quartier, ce qu'est la vie... La mort... On peut dire que jusqu'à mes 14 ans, tout c'était bien passé, l'école j'aimais un peu ça. Pas trop, parce que le code de la rue nous l'interdisait... Jeune, mais déjà soumis à des règles à la con. Mais comparé aux autres gosses, je bosse, parce que même si je suis jeune, je sens que j'suis quelqu'un de bien...
14 ans, on va pas dire qu'à partir de là j'ai mal vécu. Mais bon, quand les putains de racailles et branleurs commencent à t'aborder pour t'attirer avec eux, ça passe pas spécialement. J'me suis toujours battu pour c'tes putains de trucs, c'tes foutues manie de tag, de fumer à longueur de journée, de racketter... Ca me correspondais pas, j'voulais pas d'ça. J'ai toujours refusé, ça m'a vallu des coups. J'en ai mis deux fois moins que j'en ai pris, mais ceux que j'ai mis j'pense qu'ils s'en souviendront toutes leur vie.
15 ans, je suis pas comme les autres... Je le sens, ils le sentent. Je suis seul, abandonné... Y a pas grand monde qui veut de moi. Une personne.... Tu t'rends compte? Une personne dans tout un quartier et c'est Jessy. Ouai, Jessy Orton, celle qui est théoriquement ma soeur.
Puis viens Damian, un mec qui venait juste d'arriver dans le quartier... Son cas était plutôt spécial. Ouai, on sentait bien qu'il était comme les autres, mais on sentait aussi qu'il avait du coeur... Bizarre... C'est cependant la seule personne qui m'ai compris, la seule avec Jessy et quelqu'un d'autre... Ce quelqu'un d'autre... Non... J'en parlerais plus loin... Si j'en ai la force...
Deux personnes... Je sentais que Jessy et Damian, bien qu'ils ne se sont pas connu avant leur 18 ans... Ils étaient fait l'un pour l'autre... C'est fou comment j'avais ressentie ça. Cette harmonie, sans même se connaitre... Une harmonie incroyable. Voila de quoi je m'étais entouré. De deux êtres... deux âmes soeurs. Les seuls personnes qui m'évitait de tomber en fond d'un gouffre.
Et la voila... Cette troisième personne. Une lumière au milieu de toutes ces ténèbres. Pur... Simple d'esprit. Incroyable... Merveilleuse.
- La lumière de ma vie:
Au moment où je suis entrain d'écrire ce paragraphe, je suis entrain de siphonner la moitié de la bouteille de whisky... Ca va faire ma cinquième pillules d'anti-dépresseurs en l'espace de 3 minutes... Mais il faut que je continue, si j'en ai pas la force maintenant... Quand est ce que je l'aurais?
J'ai rencontré cette personne, j'avais presque 16 ans... J'l'avais jamais vu auparavent, et pourtant... Comment ai-je pu passer à côter ? Pourquoi elle ne m'a pas sauté aux yeux plutôt? L'inconsience peut être... Ou peut être mon combat à la survie de cette assaillance de toutes ces conneries illégales... Là n'est pas la question, très vite, ça n'avait plus d'importance... Ce jour là, je sortais de cours, puis elle était là, face à moi. Je l'ai regardé... Elle m'a regardé, puis plus rien... J'arrive plus à me souvenir... J'ai des fragments... Un sourire... Et elle est partie.
Pendant trois jours je l'ai pas revu, pendant trois jours je n'ai pas dormie, je suivais plus rien en cours, j'étais absent.
Puis je l'ai revue... A ce moment, l'angoisse que j'avais c'est estompé, et transformé en bonheur. J'ai pris mon courage à deux mains, je suis allé la voir. Il fallait que j'aille la voir. Puis on a parlé. J'avais du mal à prononcer mes mots... C'étais fait, un coup de foudre... Obligé. Puis quelques instants après, j'étais bien, j'aurais voulu que la conversation dur des heures. Elle m'a promis de venir me revoir. Quand elle m'a dit ça, j'étais déçu et heureux. Déçu par son départ, heureux de sa visite futur.
Et elle est revenu, deux jours plus tard. Puis on est allé faire un tour. C'est là que j'ai appris à la connaitre. Elle était loin de toutes les autres filles qu'on pouvait trouver. Ouai, elle était loin de toutes c'tes conneries. Elle était simple, gentille, merveilleuse... Mais rejeté, parce qu'elle n'avait pas le caractère qu'il fallait, qu'elle ne se pliait pas à ce foutue code de la rue.
On était pareil, puis on rigolait, on discutait... Très vite, des liens s'étaient crée, et j'avais enfin le sentiment que ma vie avait un sens. Quand on dit que l'amour est plus fort que le haine... C'est pas des conneries, c'est bien réel.
- Leticia:
Leticia... C'étais son prénom. Elle habitait Willofield depuis sa naissance. Jamaïcaine, comme la plupart des gens du quartier. Elle avait mon âge. Les cheveux lisses et bien brun... Des yeux magnifiques... Elle était pur d'esprit. Pour rien au monde elle n'aurait fait du mal à quelqu'un, dit un mot de travers, ou fait quoi que ce soit comme connerie. Elle était elle... Et rien d'autre. Jamais elle n'a tenté de ressemblé à quelqu'un d'autre, jamais elle n'a voulu suivre les conneries que les autres filles suivaient.
Elle vivait de ce qu'elle avait, c'est à dire pas grand chose. Ces parents la protégeaient bien, l'élevaient bien, malgré des difficultés matériels et financières assez importantes. Mais elle, l'argent... Bof, c'étais pas son truc. Elle était souriante dans les moments les moins approprié, et heureuse de rien... Un tel comportement lui permettait de remonté le moral de qui que se soit. Moi le premier. Malgré ça... Elle avait réussi à ce faire plus d'ennemies que d'ami, à peut prêt comme moi. Notre amour était bien loin d'arranger tout ça...
- Une famille, et un but.:
Evidemment... On était ensemble, on était amoureux. On ne pouvait pas être plus amoureux que ça. On était inséparable. Jamais de dispute, jamais un mot plus haut que l'autre. Toujours soudé, les mêmes idées. On pensait qu'à deux, on pouvait changer le monde, faire dégager ce putain de fléau qu'on appelle le crime. Après tout, les mecs du quartier avaient quoi?... Mon âge? Notre âge... 18 ans... Ouai.
On avait pas peur des retombés, et on y allait, on gueulait, on appelait les flics... J'ai pris des coups, je l'ai défendu, toujours... à jamais...
Pourquoi on faisait ça? On savait pas... L'insouciance... Bordel, on était pas très malin sur le coup. Puis on a arrêté. On voyait bien que ça servait à rien. Alors on a vécu de notre côté, les cours s'achevait presque pour nous. Mes 18 ans reste quand même à la fois la meilleur et la pire période de ma vie... Meilleur ouai. J'étais heureux, j'avais Leti', puis Jessy s'était enfin mit avec Damian. On étais tous heureux. Même si Jessy et Damian faisaient de l'illégal, c'était un secret pour personne... Jessy d'ailleurs faisait ça à une echelle bien différente que celle du p'tit quartier...
Bref, on pensait tous qu'on allait formé une famille, une vrai. J'avais, malgré ma haine pour le crime, réussis à intégrer la bande à Damian dans mon "cercle" d'ami on va dire... Je les voyait pas beaucoup, mais c'était pas pour autant que je les rejetais.
Voila, moi et Leti' on avait un but. Réduire le crime dans c'quartier, Damien et Jessy avait le but opposé. Mais pour moi, on était une famille. Et ça, personne n'aurait pu m'enlever cette idée de la tête. On peut tuer des gens, mais pas des idées. C'était ma devise. J'étais sur de ca fiabilité, sur de ce qu'elle voulait dire, et déterminé à l'appliquer. Jusqu'à....
Ouai... Jusqu'à... ce moment là....
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- Night Sky:
Je reviens d'une fête... Je me sens toujours aussi mal... A quoi bon continuer de tenter de relever la tête, si c'est pour toujours retomber plus bas.
J'ai rien ressenti, pas un seul moment heureux, et ce depuis presque 6 ans. J'y arrive plus... Même si j'arrive à parler de tout ce qui m'arrive à certaines personnes. Logan a deviné seul... Bordel, il est loin d'être con.
Hier soir, j'ai pas eu la force, je l'ai perdu, trop peur de ce que j'allais écrire, trop peur de retomber dans une dépression encore plus grande. Plus ça va, plus j'y pense, plus je tombe, moins j'ai de chance de me relever. Suis-je encore un homme? J'en sais rien. Dieu seul le sais... Elle seule le savais, et elle est où maintenant... Ce qui va suivre, je vais surement mettre plus d'une heure à l'écrire, alors qu'il y aura quoi... 10 lignes... 20 peut être plus. Angoisse, peur, tristesse, haine, colère, dépression.... Voila comment ça va se résumer, voila comment tout ce résume depuis 10 ans.
Ma bouteille de 'Sky est presque vide...Il fait froid, la lune se reflète sur l'eau... Magnifique nuit.. Magnifique ciel... Comme se soir là... Ouai... Ce soir là...
- Good Night:
C'était un soir d'été. J'étais avec elle... Avec Leti' ouai. On devait sortir je sais plus où. Je lui ai demandé à ce qu'on repasse chez moi avant. J'avais quelque chose à récupérer, puis j'voulais me changer....
On est arrivé devant ma porte, il faisait déjà nuit. On était éclairé à la seule lumière de la lune et des lampadaires... Elle était encore plus belle que d'habitude. On avait tout les deux mis nos moyens dans cette soirée, ca devait être une soirée inoubliable pour l'un comme pour l'autre...
Je suis rentré chez moi, je me suis changé, j'ai pris ce que j'avais à prendre... Puis j'ai entendu une voiture, des cris... des cris de femme... Ses cris... Je suis sortie en courant, la voiture démarrait déjà, puis j'ai courru... courru... J'avais jamais autant courru de ma vie... Même en faisant du parkour je courrait pas autant. Je l'ai appelé, j'ai crier, je l'ai cherché, et puis j'ai continué, encore... Encore... 5 minutes.... 10 minutes... Puis 20 minutes...
J'étais essouflé, mais qu'importe, je continuais... J'ai entendu des cris... Encore une fois, ses cris ! Je pensais que je devenais fou, mais non, rien de tout ça... C'était elle, j'en étais sur ! C'était une évidence. J'ai continuer de courir... Je pleurais déjà... Je crois... Je sais plus. J'ai eu des trous noir entre temps... J'étais au milieu d'une rue... L'instant après à l'entrée de la ruelle... Que c'est il passé entre temps, je sais toujours pas... Je le saurais jamais... Peu importe.
Les cris étaient de plus en plus fort, je me rapprochais, puis ils étaient là. Trois, puis elle au milieu... Elle criait, je les voyais de loin, ils me voyaient pas... J'ai continuer de m'approcher, elle criait, J'avancais, J'AVANCAIS ! ELLE CRIAIT ! Puis plus rien... un coup de feu...
Je me suis arrêté... J'étais immobile... L'un remontait son pantalon, l'autre rangeait son arme, ils sont monté dans la voiture... La voiture je la connaissais... Je connaissais ces types... Mais j'ai rien fait... Immobile... Figé.... Vide... Rien...
Je respirais fortement, j'me suis approché, elle était là... Au sol... dans son sang, nue. Elle respirait encore... J'me suis accroupie... Je l'ai prise dans mes bras, elle saignait, balle dans le ventre, la gorge à moitié tranché, elle respirait, j'ai essayé, j'ai essayé ! J'ai tout fait, tout tenté, tout ESSAYER !
Puis soudain... Elle tentait désespérement de me montrer quelque chose... Le ciel, les étoiles, la lune... Putain... Le ciel était magnifique ce soir là... Je l'ai regardé... 2 secondes... 5... Je sais plus... J'ai baissé les yeux. Elle était inerte. Elle bougeait plus... Respirait plus. Plus rien... Je croyais entendre une ambulance, quelque chose, mais non... Seul mon désespoir causait ça. C'était trop tard... C'était fini.
Fini....
- Le début d'une chute:
Je suis resté près d'elle, j'ai fermé ses yeux... J'ai même pas réussis à pleurer... Je sentais plus rien, je sais plus ce qui c'est passé... Je me souviens... Je l'ai prise, soulevé, puis emmené... J'avançais, je sais plus où, j'allais chez moi j'crois, elle était dans mes bras... Je la regardais mais... J'en sais rien, je veux plus savoir, je veux oublier, j'aimerais tellement oublié, j'aimerais tellement que tout ceci ne ce soit jamais passé, je voudrais pouvoir vivre sans ça... Sans rien d'autre qu'une vie paisible...
Je suis arrivé chez moi, ou chez elle... Chez moi je crois... J'ai passé la porte, mes parents étaient là, ils attendaient. Y avait ceux de Leticia... Puis y avait les Orton... Jessy... Je l'ai posé au sol, délicatement, doucement... Puis plus rien... Tout le monde c'est mis à pleurer, puis plus rien... le vide... J'me souviens plus.
Je crois que j'me suis évanouie... Je me suis réveillé quelques secondes... ou quelques minutes après. Jessy était là, à côté de moi. Je ressentais encore rien, puis je me suis levé d'un coup, et je suis partie.
Partie, je savais ou j'allais, j'étais déterminé, aucune peur, aucun remord, rien, si il fallait que je meurt, tant pis, je mourerais, mais j'y allais, à la seule force de mes poings, Jessy criait, me suppliait de revenir, mais trop tard, j'étais lancé... J'ai marché, je savais ou j'allais... je savais... 3 guignoles, leur bagnole, je savais ou ils skouattaient... Jessy m'a suivie, m'a interpellé, à sortie une arme, j'ai pas réfléchi, je l'ai pris tout de suite, et j'ai continué de marché, vite, encore plus vite, puis j'ai courru, encore et encore... Jessy me suivait de loin. De toute manière, elle avait compris depuis qu'elle m'avait donné son arme....
J'ai continué d'avancer, et je suis arrivé. Ils étaient là, a moitié défoncé sur leur canapé de merde ! Trois merdes ! Armé de colt et d'uzi, trois putains d'enfoiré ! Des salopes ! Puis j'ai crié ! Je les ai insulté ! Ils se sont retourné ! Puis des cris ! Ils ont sortie leurs armes ! Puis une balle ! Deux balles ! TROIS BALLES ! Plus rien... Je l'avais fait... Ils étaient allongé... sur le sol, une balle chacun...
Et c'est là que j'ai compris... c'est là que j'ai compris que c'est moi qui les avait tué... Je pensais que j'allais me sentir mieux... Pas du tout. Tout c'est réveillé d'un coup... Je suis tombé, j'ai pleuré. J'arrivais plus à bouger. Jessy m'a relever et m'a emmené...
Voila... Cette nuit qui devait être inoubliable... Finalement... Elle l'était... Tout ce que je pensais défendre... Toutes mes idées... Mes envies... Mes objectifs... Tout était mort ce soir là... Et moi avec.
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- Boulversement:
Encore une journée passée... Et encore une belle journée de merde. Boulversement.... Ca faisait longtemps que j'en avait pas eu des comme ça.
Je sais pas.... Non... J'sais pas ce qui se passe... Suis-je rejeté?... Complètement assisté?... La question peut se poser, encore une fois. Des racistes d'un côté, des hommes bon de l'autre.
Putain... J'ai failli le faire... J'ai failli me jeter d'un toit. Pulsion... passions dévorantes et destructrices. Tout ça à cause d'un raciste à qui j'ai crevé un pneu parce qu'il a dit un mot de trop. Bordel... J'aurais pu le faire... Si j'avais laissé parler ma main, la balle serait arrivé à la tête... Mais non... J'ai réfléchis... Repenser à elle, elle voudrait pas.
Merde. Je commence à péter les plombs sérieusement. Le psy comprend rien, c'est pas un problème, je me démerderais avec ce que j'ai.
Leticia... Dix ans... Dix putains d'années à penser à toi... Toi, qui est morte dans mes bras... Bordel. On aurait pu être heureux, fonder une famille. Une vie normal. A la campagne... Et je serais pas obligé d'être assisté de Jessy et des autres...
Désolé... J'aurais tant aimer te sauver... Logan me conseille de tourner la page... Il faut que je tourne la page. Mais pour la tourner, encore faut il que je finisse de l'écrire.
- Deuil:
Les 5 mois qui ont suivies ta mort ont sans doute été les plus douloureux. Impossible de bouger... Impossible de sortir de chez moi... Les pleurs abondantes... Le désespoir me paralysait, me gelais... Jusqu'au os.
Le jour de ton enterrement a sans doute été le plus dur de toute mon existence. On étais tous là. J'arrivais à peine à me tenir sur mes jambes... Jessy me tenait, son frère aussi. Impossible me disais-je... Au milieu de l'enterrement, je sais pas... J'ai eu... un flash... une image... Je nous revoyait encore là... Tout les deux, se soir là. Inoubliable soir... Heureux, souriant, main dans la main... Bordel... Puis... J'ai réouvert les yeux, j'avais l'impression de te voir, ouai, là, juste en face de moi... A ton enterrement... Puis plus rien... Quoi... Je sais plus. J'avais refermé les yeux. Lorsque je les ai réouvert, j'étais au sol, tout le monde autour de moi... J'avais disjoncté... Il parait que je criais, ton nom je suppose...
Me ramener à la maison était le plus dur. Je voulais pas partir, je voulais rester là, mais j'étais trop faible pour dire quoi que ce soit. Et les jours ont passés... les semaines... les mois...
Pendant 5 mois j'ai déliré, réfléchie, pleuré... Surtout pleuré. Le jour ou je suis sortie de ma chambre, j'avais encore du mal à bouger, mais j'y arrivais. Je pouvais plus, il fallait que je me force à bouger, à sortir... Il fallait, malgré mon désespoir, il fallait que je t'oublie, que j'oublie cette vie, que j'efface tout et que je recommence. Une détermination soudaine... Tout ces événèments me poussait à ça... A rejoindre la police ouai... Comme je l'avais toujours souhaité. J'voulais être utile... Jusqu'à ce que je meurt...
Mon but c'était quoi finalement.... Servir... ou mourir?
- Une page se tourne...:
J'ai fais mes baggages peut de temps après. Je partais... Loin, quitter Los Angeles, partir là où je pourrais oublier. Atlanta. Pourquoi Atlanta... J'sais pas. Nouveau horizon, nouvelle terre, nouveau climat. Je voulais vraiment pouvoir recommencer. Recommencer.... recommencer... Le mot qui m'a tenu à la tête pendant je ne sais combien de temps.
19 ans, j'avais déjà envie de changer de vie. J'suis partie en Février 1995. J'ai eu le temps de profiter de mon dernier nöel avec mes parents... Avec Jessy... mais sans toi... J'ai failli rechuter à ce moment là... Le vide que ta mort causais était indéniable... Trop important. Mon envie de partir s'accentuait. Et je suis partie. Une page se tourne... Une nouvelle s'ouvre.
- ... Une nouvelle s'ouvre:
M'y voila. Atlanta. 19 ans. Que faire... J'ai pas 21 ans, j'ai pas de qualification. Alors enchainé les p'tits boulot. Comme la plupart des jeunes de mon âge je suppose...
Pas de rencontre, pas d'ami, personne. Je restais isolé... Seul.
20 ans... Je continue les p'tits hôtel miteux. Sans argent, sans ami, plus de famille, plus de repère. Perdu, désespéré, seul... Aussi bien physiquement que moralement. J'ai craqué... j'ai pas tenu. Je suis retombé... J'ai replongé. 1 mois... puis 2... Fallait que je m'en sorte, fallait que je survive. Je venais de Willofield... Survivre on connaissait... Mais rien n'y faisait, j'avais du mal, de plus en plus. L'absence me marquait. Mes sentiments changeait, mon caractère évoluait... Petit à petit, je pétais les plombs, je frappais le premier venu, le fait que je faisais du parkour m'a souvent sortie de l'impasse... Mais voila....
J'étais mort avec toi... Leti'... Je me reconnaissais plus quand je me regardais... La haine dans les yeux... De la haine pour cette société. Pourquoi elle? Elle n'avait rien fait... Je crois que je faisais de la déprime sur deux chose différentes... Ta mort, et la société. C'est possible ça?... Faut croire.
Petit à petit, je sombrais, je souffrais, il fallait un remède... Et c'est là que j'ai commencé... Anti dépresseurs... Des boites et des boites... Trop... beaucoup trop... Overdose à l'âge de 20 ans... Trop loin pour reculer... trop proche pour abandonné... Mais rien n'y fait... overdose... Je sais pas comment c'est possible... Je suppose qu'on m'a retrouvé à temps. Si seulement on m'aurait pas retrouvé... Je serais peut être à tes côtés aujourd'hui... N'aurait ce pas été mieux? Peut être que si...
Pourquoi je suis pas mort ce jour là... Je crois que... je regrette d'être encore vivant... Ma survi.. Une punition pour avoir buté ses trois mecs?... Peut être bien...
Bordel... Plus ca va, plus je deviens tarré...
- Etudiant:
21 ans... Je postule... Je suis pris... On m'accepte. Académie de police d'Atlanta... 20/20 à l'examen. Doué mais insociable. Un champion... déchu...
Je passe deux années à être formé... Je fais du parkour quand j'ai le temps, je m'entraine, j'apprends, je m'amuse avec ma promo, je me shoot aux anti-dépresseurs... et j'oublie... Je t'oublie. Je me sentais libre, pendant deux ans. J'avais l'impression d'être tout de même redevenu sociable. Puis tout c'est fini. J'étais officier. C'étais fait, j'étais flic.
- Courte carrière.:
Et voila... Plus rien... je sais pas, tout à rechangé. Tout ce que j'avais accomplie en deux ans c'était presque évanouie. Je pensais plus à toi, j'avais l'impression d'avoir tourné la page, mais merde... Je me sentais mal dans ce service de merde. Racistes... Tous. Presque... La plupart violemment... J'suis passé en conseil de discipline une fois, le mec avait plus de nez... Obligé de lui péter.
Bref, ma déprime était revenu... Ma solitude avec, ma haine aussi. Et c'était repartie... Un cycle sans fin, antidépresseurs, dépression, encore... toujours... Pourquoi ca s'arrêtait pas... Pourquoi j'arrivais pas à vivre correctement... Serein... libre... Toujours un élément perturbateur. J'ai continué à lutté, et puis...J'ai fini par abandonné je crois... J'ai repensé à toi... Pourquoi... Je sais pas.
Distrait... Insoumissable, irrespectueux. J'aurais pu me faire virer si je faisais pas si bien mon job.
Distrait...J'avais 24 ans... Une course poursuite... Le mec se barrait à pied... Il voulait jouer au yamakasi. "Pas de bol"... J'me disais... "Moi aussi je sais le faire... Moi aussi j'fais du freerun". Pas de bol ouai... Surtout pour moi. Je sais pas ce qui c'est passé... Je sais pas ce que j'ai vu... Je sais pas à quoi j'ai pensé... Et... Je... J'en sais rien. J'suis tombé, ma jambe droite prise dans j'sais plus quoi... Perte de connaissance... Mais j'entendais encore la radio local... "Cacao c'est cassé la gueule les mecs ! Putain ce vol plané qu'il à fait..." Ils se foutaient de ma gueule ouai... Juste ce souvenir là... J'me suis réveillé... Et pour 6 mois j'étais partie... 6 mois de réadaptation... La jambe défoncé... Et j'ai commencé... Antidouleurs...
Réadaptation... Antidépresseurs... Antidouleurs...Alcool... J'ai tout abandonné... Je me suis laché. Si je devais mourir, autant le faire au plus vite. Autant crever par ce mélange de merde que d'être infirme à plus bouger...
Au moins... ( comment j'peux dire ça... ) A ce moment là... Ma seule dépression... C'était moi... Un cas désespéré... Un légume... Qui ne demandait qu'à mourir.
- Retour en arrière.:
Los Angeles... Ma ville me manquait. Le seul moyen de me reprendre était encore de me rapeler mon passer... Celui que j'avais pris la décision de bannir de ma mémoire 5 ans plus tôt. Comment faire... Demande de mutation, fallait encore que l'autre connard de chef d'Atlanta accepte... Bizzarement, il a accepté à coeur joie... Sale raciste. J'espère qu'il crèvera d'une balle ! Comme tout ce putain de service...
C'est finalement chez Jessy que je me suis installé... J'avais encore 2 mois d'arrêt... Je réfléchissais, je me bourrais, je me droguais aux médocs... Ma jambe... Elle me faisait mal... Cette société... Elle me brisait le coeur... J'ai passé des journées entière au bord de l'eau, a contempler l'océan. Je repensais à toi... Sans trop chercher à me désespérer.
Le moment était venu... Il fallait que je reprenne le travail. J'ai postulé... J'ai été prit à L.A. Ma jambe me faisait encore mal... Et me fait encore mal aujourd'hui. Mais comme le reste, j'essaye de combattre ça. Sans trop de résultat.
Le service était et reste bien. Les mecs sont pas racistes... Mais solidaire... Ca me réchauffait le coeur de voir qu'il existait encore des choses comme ça... Même si extérieurement, j'arrive toujours pas à l'exprimer.
Il semblerait que tout se dissipe... Possible?... Non... Quand un truc comme ça te tiens... Ca te lâche pas... Sans doute jamais.
- Séquelle:
McMillan... Merde... Qu'est ce que c'tes foutues mec ont pu te faire... T'arracher un bras... Te le recoller à la glue... Bande de malade... Abruti... MONSTRES !
C'est de là... Ouai... de là... Que tout est repartie... Que tout mes faux espoirs de libérations se sont dissipés.
Deux suspects... Un emmené... L'autre aura jamais vu le jour du poste... Un psychopathe... Pas peur de la mort... Pas peur de ce que j'aurais pu faire, et de ce que j'ai fais... J'étais avec Kaulins se soir là. On l'a fait morflé... Mais il s'en foutait, il riait... Un tel comportement... Ca.... Ouai... Ca m'a fait tout ressortir... Ma haine... mon désespoir... La mort de Leti'... ma blessure... Ma solitude... Ma monstruausité.
Un chargeur... Pas une balle de plus... Pas une de moins. J'ai vidé un chargeur complet de M4 sur ce mec... Je ressentais plus rien, j'ai rien ressentie qu'au bout de 30 minutes... Une catastrophe... effondrement... Un monstre. Voila ce qu'il reste de moi. Suis-je encore humain... Maintenant je pense que non. Si seulement je pourrais dire le contraire... Je crois que c'est impossible. C'est fait... Tout est écrit à partir de ce moment là... Je suis tombé dans un gouffre à 18 ans... Je me suis écrasé... Mais j'me suis relevé... Et voila ce qu'il en reste.... Un monstre... A la recherche du peu d'humanité qu'il lui reste.
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- Réflexion:
Il est près de 19 heures... Il fait déjà nuit... J'suis pas sortie de la journée... Fatigué... Mais au moins... cette nuit... j'ai dormie. L'écriture d'hier soir m'a sans doute boulversé. J'en ai tant dit... Tant écrit... Tout est inscrit... J'suis là, au bord de l'eau. Assis dans l'herbe... Cahier posé sur les genoux...et stylo en main... Prêt à écrire les dernières phrases résumant ce qu'à été ma vie, misérable vie... Le temps est frai... Le vent est doux... Ciel claire... L'eau claque encore sur les rochers... J'suis seul, je profite. Jessy et Damian ne sont pas là. J'suis seul, avec leur fils... mon neveu... Pourvu que lui, il vive heureux. Pourvu qu'il ne subisse jamais ce que j'ai subi, qu'il ne finisse pas comme moi j'ai fini. Je ne lui souhaite pas... Je ne le souhaite à presque personne...
J'sais pas. Combien de temps que je me suis pas retrouvé seul ici. A méditer... A écrire... J'ai jamais aimé écrire, et pourtant... Voila que j'écris. Serait ce la fin? La fin... Est ce possible? J'ai tant rêvé de ce moment... Oublié... Dans le calme... La simplicité... Loin des antidépresseurs... Loin de l'alcool, et loin des calmants... J'ai arrêté. Je l'ai décidé. Tout arrêter, encore une fois, recommencer, peut être. J'ai encore pleuré cette nuit.. Mais... J'sais pas... De bonheur... Et de tristesse. Etrange. Agréable.
10 ans... Déjà... Putain. Pour la première fois d'ailleurs, j'arrive à avoir une réflexion sur tout ça. J'ai l'impression d'être clair dans mes idées... Mais ça fait 10 ans que ces idées restent les même...Il serait tant pour moi de tourner la page... J'y songe, je l'ai déjà dit... Mais l'idée m'obsède... Il faudrait. Ouai... J'vais l'faire... J'dois l'faire... Ici. Dans l'herbe... La campagne... le bonheur... Celui que j'ai perdu... Un rêve. J'espère que cette fois ci... Tout est fini... J'espère vraiment que cette fois ci... Tout est inscrit...
- Tout est inscrit:
Voila 4 jours que j'écris... 4 nuit plutôt... Hier a été décisif... Il faut que je tourne la page maintenant... Tout est inscrit... Je ne sais toujours pas pour qui j'ai écris... Je ne sais toujours pas pourquoi... Mais ça m'a libéré... En partie... Ma solitude... Dissipé?... Je sais pas. Logan... Todd... Nina... Sans doute eux qui me soutiennent aujourd'hui... Quelqu'un d'autre demain... ou plus personne... Peut être... L'avenir nous le dira.
Leti... Pourquoi nous... On ne doit surement pas être les seuls dans cette situation... Mais pourquoi nous... Pourquoi les gens bien partent toujours les premiers... Pourquoi le Temps ne nous a pas épargné... J'aimerais tellement que tu sois encore là pour m'entendre, m'embrasser... Tu me manque, je t'aime... Toujours... à jamais.
Le monde change... Des pages se tournent... Il faut que je tourne la mienne... La notre. Je ne pensais pas que j'allais dire ça un jour... J'ai toujours cru que je n'en aurais pas le temps... Toujours espérer que la mort me sépare de ce calvaire... Il n'en ai rien... Il faut croire que je dois encore vivre avec ce fléau... Cette punition...
Tourner la page... Je peux... Je dois le faire... Il le faut. Comment avancer sinon. Comment vivre... Je ne sais pas si tu m'en voudra. Je ne sais pas... Je ne sais plus...
Mais il est temps... Après 10 ans... après tout ce que j'ai vécu... Je dois retrouver l'humanité qui sommeil en moi, je dois continuer, pour toi... pour nous... Une page se ferme, une nouvelle s'ouvre... Enfin... J'y suis... Enfin... Nous y sommes.
Leticia...
Adieux.
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