- Chapitre I-I:
Tiens, ça devrait t’aider pour finir les exercices de demain! - Woah merci Cal c'est cool!
On s'échangeait quelques regards complices lui et moi, comme si nous avions toujours étés amis. Sur le retour de l'établissement, nous marchions sans réellement nous soucier du reste du monde, comme une enfant de mon âge devait avoir pour habitude de faire. Ca ne faisait même pas un mois que je m'y trouvais en rattrapage sur mes seize années précédentes et pourtant, nous nous entendions bien. Les choses s'étaient bien calmées et personne n'en savait rien dans mon entourage. Nous venions de nous séparer, trainant des pieds, comme le retour à la normale. J'empruntais une nouvelle fois la direction de la ruelle pour rentrer dans l'appartement, saluant le même chat abandonné d'une tentative désespérée de le caresser. Les poubelles lui suffisait, et il ne semblait pas avoir besoin de compagnie. Je remettais ma frange correctement en place, en soupirant un peu plus tandis que je me redressais. Mon sac pendait le long de ma main alors que j'observais la fenêtre de la cuisine d'en bas. Elle était ouverte et pas un son ne s'en échappait. C'était d'ailleurs bizarre, car habituellement à cette heure-ci, devrait y avoir un peu d'animation entre Mark et Lindsey qui se prenaient constamment la tête. A croire qu'ils n'étaient pas encore rentrés.
Je tournais la poignée qui menait aux marches débouchant sur la porte de l'appartement et je les enjambais deux par deux. Pas pressée mais pas lente non plus. Puis je finissais mon escalade face à l'entrée où le luxe était un terme abjecte et totalement oublié ici bas. Pas de bruits hormis celui de mon sac que je laissais tomber. J'avais rangé le .44 Magnum de Vince dans une commode après avoir choisi quel serait mon bonheur actuel, qui était remplacé par un stylo en guise d'arme. Si pour certains le sang se versait facilement, je prenais plaisir à verser de mon encre par la plume, naviguant sur mes journées comme ne les ayant jamais vécues, par peur que ce ne soit qu'un rêve. J'entrais dans la cuisine où je constatais Ethan alors endormi sur un canapé miteux, comme a son habitude. Le plaid était par-terre et je n'arrivais pas à reconnaître la cause de ses tremblements. Par précaution, je m'approchais lentement avant de le remettre sur lui, toujours fatigué de ses allés-retours à l'hôpital. L'écran cathodique de la télévision passait en boucle les chaines d'informations sur les événements produits. Ils criaient haut et fort que le LAPD n'était plus qu'un gang mené par les deux pires chefs jamais connus. Ils en profitaient aussi pour repasser les témoignages d'une femme qui se faisait malaxer le cerveau pour accrocher l'audimat.
Jason Hawks à tué mon fils...
J'avais déjà entendu ce nom une trentaine de fois en moins d'une journée. Si il se retrouvait dans le même cas qu'Ethan, c'était certainement par la force des événements. Malheureusement il ne m'en parlais pas, comme si il était obligé de garder le silence. J'étais au courant pour ce qu'il avait fait avec cette Kaya, et tout ce qu'il avait pu partager avec, mais certains détails restaient sous scellés. Un secret qui lui coutera la vie, et celle de ceux qui l'apprennent. Et je m'asseyais alors aux pieds de l'endormi, contemplant la manipulation de masse engendrée par ceux qui protestaient désormais contre ceux qui ne faisaient que leur travail.
Monsieur Kaulins à trainé dans des affaires criminelles il y a cinq ans! Comment un tueur comme lui à pu être à ce poste?!
Et il s'en vantait toujours. Il le disait lui-même que pour penser comme tel, il fallait le devenir. C'était un choix qu'il s'était imposé pour clore une enquête. Et lors de son enfance, c'était une excuse pour être employé pour la seule chose qu'il savait faire à l'époque. Être capable de tout, pour une seule personne. Je me demandais si nous aurions pu avoir cette même relation lui et moi. Lui offrir ma vie sous couvert de répondre à ses attentes. Mais au final, nous ressemblions plus à une quelconque famille sans aucun lien entre lui et moi. Je le gardais chaque soir lorsqu'il tombait dans les bras de morphée. Il s'occupait de m'amener en cours sans rester face aux regards des enfants qui le reconnaissaient de part les informations. Il était passé de chef assistant renommé pour ses actes à criminel, renommé pour ses actes. Tout était une question de point de vue, et le FBI s'en moquait.
Ils étaient en liens avec les Fitzermann!
Je venais d'avaler en trois minutes, bien plus de gerbe qu'un affamé au bord de la rupture. J'éteignais la télévision, prenant une canette dans le frigo avant de ressortir en soupirant.
- Chapitre I-II:
Tiens! La protégée de Kaulins. - Tiens... Gros nénés est passée faire coucou...
Elle me regardait de haut elle et sa mèche rebelle sur le devant de son visage. Elle était fière de me déranger alors que j'observais le chat dévorer sa nouvelle trouvaille dans les déchets. Je n'étais pas plus enjouée que ça à l'idée de me faire tenir la conversation avec une femme qui en avait bien plus dans ses intentions qu'elle ne le laissait paraître. Puis elle s'approchait un peu plus avant de s'installer à coté de moi sur la même marche. Malgré mon envie de l'avoir si près comparable à celle d'un obèse maladif à faire un régime, elle s'installait bien plus que confortablement sur ma gauche, nonchalante et dérangeante au possible. Elle attendait que je lui demande ce qu'elle faisait là, si bien que ses dernières réponses étaient à peu près les mêmes. Elle n'ajoutait rien, en constatant que je me perdais un peu plus dans ce chat qui n'en finissait pas de faire les poubelles.
Bon... Vous faites quoi ici? - Mon travail. - Votre travail consiste à trainer avec une fillette sur les marches d'un appartement, paumés dans un couloir où les dealers trainent? - Fascinant le FBI hein? - Non... Pas vraiment. - Kaulins est debout? - Il dort encore donc c'est un peu loupé. - Il est sorti depuis dix jours? - J'en sais rien, j'ai cours moi... - Ah c'est vrai.
Elle était au courant déjà bien avant que je lui fasse la remarque et pourtant elle me répondait aussi intéressée qu'un cocu qui aurait appris la même journée qu'il était en soins palliatif et qu'il n'en avait plus que pour deux heures. Je n'ajoutais rien donc, la laissant à faire son choix alors que je me redressais pour finir au plus vite cette connerie que d'être à moins de dix mètres d'une femme qui passait la plupart de son temps libre à nous surveiller, laissant aux médias la liberté de rendre la vie d'un homme plus cauchemardesque qu'elle ne l'était déjà. Je me redressais alors après avoir fini ma canette de soda que j'envoyais dans le container d'en face, je lui tournais le dos en retournant à l'intérieur. Mais elle me suivrait certainement comme cette sangsue avide qui ne lâche rien et qui plante ses crocs un peu plus dans la chair. Elle devait certainement se toucher en constatant qu'il ne restait rien de l'esprit combatif d'Ethan, qui laissait probablement le destin faire des choix pour lui.
Puis avant de disparaitre dans ce couloir, j'observais sur ma gauche Mark et Lindsey arriver dans la ruelle comme de bons amis qui venaient prendre des nouvelles de leur camarade alité. On avait tout d'une famille simple, du moins, l'image qui en sortait était tout bonnement ce statut de famille.
Cal! Comment ça va ma belle? - Bien merci.
Pour son âge il était encore en forme. Un bel habit fait sur mesure, des cheveux courts, gris et noirs bien coiffés en arrière, une barbe taillée par le meilleur barbier du coin et certainement un compte en banque garni de zéros. Il ne faisait pas peur, il était même avenant pour un homme âgé. Il semblait connaître un nombre inconcevable de choses et s'en donnait à coeur joie pour en parler. Il avait tout de l'accomplissement social que l'on voyait dans les magazines.
Oh je vois, tu attendais du monde.
La décérébrée de Quantico la ramenait encore une fois, comme si il fallait donner de l'importance à sa présence. Elle dévisageait alors le couple face à moi avant que Mark ne prenne les devants, comme se sentant obligé de faire trembler ses tympans.
Enchanté Mademoiselle. Mark Fitzermann. - De même, je m'appelle-... - Oh et Cal! Comment s'est passé ta journée?
Il lui avait coupé la parole en lui montrant clairement qu'il se fichait de savoir qui se trouvait en face de lui. Sous ces airs de gentleman se cachait quelqu'un qui avait réussi à faire trembler Ethan pour des raisons que j'ignore, bien que les rumeurs disent que de tous, c'était le pire. Il la regardait alors avec un regard brillant qui mélangeait la joie de vivre avec toutes les vies qu'il avait retiré dans son existence.
- Chapitre I-III:
Vous saviez qu'elle était du FBI hein?
Il venait ouvrir un peu plus les yeux en me dévisageant, comme si il apprenait quelque chose qu'il ne fallait pas. Puis en guise de réponse, il ne se retenait pas de rire en face de moi. Autour de cette table de cuisine délabrée, nous nous étions installé tranquillement en attendant qu'Ethan émerge de ses rêves bizarres et nous rejoigne entre deux moments de lucidité et d'efforts.
Tu sais! C'est pas les fédéraux qui vont me poser problème! Je n'ai rien fait dans les grandes lignes! - Hein? Non... Je voulais pas dire ça comme ça mais avec ce qu'ils disent aux infos...
Il s'arrêtait nettement de rire avant de reprendre un air plus sérieux qui lui sciait tant bien. Il observait le cadavre ambulant se redresser du canapé, une tête profondément ancrée dans un cul. Mark venait laisser échapper un soupir audible avant de croiser les mains tant et si bien que je ne l'aurai jamais imaginer prendre une pose de ce genre. Dans la salle de bain, Lindsey se refaisait une beauté, nous laissant nous trois, s'attarder sur des sujets qui n'en valaient pas forcément la peine. Mais nous aimions remuer ces vieux dossiers, comme pour ne jamais oublier. Pour que jamais ils n'oublient.
Kaya est un sujet sensible Cal. - Je le sais et je voulais vraiment pas m'attarder dessus. - Ce qu'elle à vécu jusqu'à sa mort... C'est grâce à Kaulins et à personne d'autre. - Mais pourquoi ils en parlent si mal de vous? - Parce que c'est ce que nous étions. - Hein? - Tout à changé avec Ethan. Il avait deux rôles importants et les a joué à la perfection. - Je comprend pas... - Tu le saura bien assez tôt, mais ce n'est pas à toi de chercher les réponses... Si il veut te les donner, il le fera.
Et je n'ajoutais rien. Son éloquence était parfaite. Elle collait avec son timbre de voix doux et chaleureux. Il était impensable de croire qu'Interpol était à son cul depuis bientôt vingt ans sans jamais avoir réussi à l'attraper une seule fois. Ethan nous avait rejoint, tirant la chaise en profitant de son geste pour drainer une gorger d'eau d'une bouteille à bas prix. Il se laissait tomber dessus comme fatigué de vivre, ou de dormir, tout était relatif. Il émergeait lentement en rétorquant.
On ne dévoile jamais sa botte secrète, même à ses amis.
Je ne comprenais pas le sens de sa phrase mais il semblait bien s'entendre avec Mark qui lui souriait sous un regard naturel qu'il n'arrivait pas à cacher. C'étaient deux monstres médiatisés qui ne se parlaient pas tant que ça, mais qui restaient constamment sur la même longueur d'onde.
Je présume que la badgée à voulu me voir. - Oui, elle était avec moi sur les marches de l'appartement. - Elle t'a dit ce qu'elle voulait? - Pas du tout. - Elle reviendra comme tous les jours.
Et je m'efforçais d'acquiescer à cette dure réalité. Il avait été suspendu par les services fédéraux de porter son badge ou même l'uniforme. Ils estimaient que son lien avec Hawks n'atténuaient pas les circonstances et qu'il fallait des exemples. Il avait clairement tout perdu, mais en un sens, il avait aussi gagné le droit de se reposer jusqu'à ce que l'enquête soit close.
Elle joue sur les deux fronts. - Comment ça? - Si elle est chargée de l'enquête, je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas chargée de celle qui implique Jason. - Tu pense que les questions qu'elle avait posée à l'hôpital ont un lien? - Clairement, je suis désavantagé.
Et nous venions à parler de tout et de rien. Surtout de ma journée passée en cours où j'apprenais un peu plus l'histoire de l'Amérique, à diviser par des formules improbables qui me serviraient probablement jamais. A parler de Steven qui était mignon mais un peu bête et du fais que je lui avais passé mes cahiers pour qu'il rattrape ses notes oubliées. Et l'on riait de la réaction d'Ethan qui s'offusquait presque car je me faisais de bons camarades de classe.
Je me doutais de loin de savoir ce qui arrivait dans l'ombre. Je n'entendais pas les échos du Diable qui s'approchaient lentement de tout ce que devenait ma vie. Cette vie tranquille qui me convenait deviendrait un enfer, et j'étais encore trop faible pour empêcher ça.
- Chapitre II-I:
Vas y Cal tu nous accompagne? On a trouvé un super spot! - Ah! Euh, je sais pas si mon tuteur sera d'accord... - Allez viens avec nous pour une fois! Tu lui dira qu'en rentrant! - Mais j'veux pas me faire engueuler!
Nous étions une bande de branleurs en bon et due forme. Les cours se finissaient juste et nous sortions avec nos sacs sur le dos pour clore nos heures d'études. Steven menait la marche sur le petit groupe que nous étions et je le suivais en me fondant aux autres. Comme une fille timide mais impliquée, et ça me ressemblait en tout point. Nous longions les rues de Market Street, passant devant la ruelle dans laquelle je vivais. Ethan était accoudé sur le haut de l'appartement, une cigarette en bouche avant de me croiser du regard. En un instant j'avais tout mes remords qui arrivaient à la surface en comprenant qu'il m'attendait. Je m'arrêtais quelques instants, laissant les autres prendre de la marge sur leur avancée et il comprit mes intentions. Il venait me sourire simplement en fermant les yeux, me faisant signe d'y aller. Et pourtant je restais là sans bouger.
Alors tu viens?!
Je retournais mes yeux sur ma droite en constatant qu'ils m'attendaient avant de prendre la prochaine rue à droite. Je me secouais la tête quelques instants avant d'acquiescer d'un hochement. J'en profitais pour remettre une mèche en arrière et j'accourais vers eux sans crainte. Comme si à nous cinq nous étions les maîtres du monde. Des enfants rois dans une ville en proie aux flammes.
J'ai grillé mon père avec ses films de boules sur l'ordi! C'était du grand n'importe quoi! - Ah l'vieux porc qui doit se toucher devant! - Mais clairement!
Des conversations en toutes sommes banales pour des garçons de leur âge. Nous trainions derrière avec les filles qui discutaient un peu plus de culture et de films comparable à 50 Shades of Grey qu'elles avaient regardés avec leur mère ou leur soeur la veille. Et dans le lot, j'avais l'impression de vivre une vie normale et sans intérêt. Mais c'est ce qui faisait le charme de ce style de vie. Nous remontions à la sortie du bus vers les collines qui étaient surplombées d'un gigantesque manoir en vente depuis quelques années. C'était aussi l'observatoire de Los Angeles et à ces heures-ci, personne ne trainait là bas.
Et toi, tu fais quoi demain? - Hein? - Tu fais quoi demain? - Ah... Euh... Je sais pas pourquoi? - On s'est dit qu'avec Laureen, on aurait pu aller sur Marina pour se baigner. - Ah...
Et sans prêter attention au reste, alors que je réfléchissais à ce que nous allions faire le lendemain, j'ouvrais un peu plus les yeux face à la vue qui se dévoilait devant moi. Derrière les pins se surplombaient un peu plus d'immeubles et de gratte-ciels. La ville en soirée était illuminée par de nombreux halos qui s'agitaient dans certains quartiers. Nous étions insouciants, et nous étions ébahis par ce spectacle. La citée des anges brillait de mille feux et y déclenchait mon intérêt.
Nous posions nos affaires sur notre droite, et nos derrières sur la pelouse qui avait dût être tondue la veille. Nous prenions de grandes bouffées d'air que l'on expirait par la suite sans plus parler. Steven en avait profité pour sortir son portable et y mettre de la musique. Nous avions tout d'une bande de gosses, et nous nous sentions comme des rois au delà de ces immeubles.
- Chapitre II-II:
Au fond, je n'étais pas réellement à l'aise. Plus le temps s'écoulait, et plus j'avais l'impression de ne pas avoir ma place dans ce petit groupe d'élèves en rattrapage. Certes, chacun avait une raison de se raccrocher à la normalité, néanmoins, je doutais du fait qu'ils passaient leur soirée, leur repas, leur vie en compagnie de criminels de renommée. Je ne leur en voulait pas d'être ce qu'ils étaient. Ethan n'a pas forcément eu le choix et Mark avait une entreprise qui profitait à beaucoup de monde. Faire le mal pour quelques instants de bien, c'était un peu leurs idées.
Je les décortiquais un par un des yeux en m'imaginant ce qu'ils faisaient lorsqu'ils n'étaient pas ensemble. Peut être que Laureen s'est faite abuser par son père avant qu'il ne finisse derrière les barreaux. Peut être que Steven à grandi dans les blocs de Compton puis s'en est tiré avec son vieux au prix de certains sacrifices. Peut être que j'ai grandi dans un groupe organisé et que j'ai manqué de faire sauter la seule personne qui avait accepté de m'aider, avec son bar et son appartement.
Eh beh, Cal t'es ailleurs? - Hein?
Je retournais ma tête en direction de Steven et Jonah qui se moquaient de ma bouche entrouverte face aux spots lumineux. Ils se faisaient des signes déplacés et se marraient bien en dehors de tout complexe. Mary et Laureen, elles, faisaient un selfie dos à nous, comme deux bonnes amies de longue date qui partageaient un tas de chose ainsi que les quatre cent coups. Quelques instants après, nous étions conviées à se redresser. Il y avait un meilleur spot en haut de cet observatoire et Steven insistait pour qu'on y aille.
Mais on risque d'alerter les flics non? - Mais naaaaan! - J'ai pas envie d'expliquer ça à mon vieux après si on se fait prendre. - Jonah, lopette! - Je suis plutôt d'accord avec lui, c'est dangereux en plus. - Mais allez quoi! Y'a un chemin tout tracé pour monter dessus!
Ils se prenaient la tête comme il fallait. Je n'y prenais pas parti car j'évitais de me faire voir, et je ne voulais clairement pas confronter Ethan à la police pour le coup. Revoir ses vieux collègues ne l'aiderai pas à reprendre du poil de la bête et partir avec un handicap comme un casier, c'était une mauvaise idée pour une vie "normale". Je me tournais les pouces, prenant mon sac au cas où il fallait suivre le mouvement.
T'en pense quoi toi? - Hein? Ah, heu... - Tu me suis hein? - Ok... - Vous voyez! Elle elle est d'accord!
Il m'attrapais par le poignet, me tirant avec lui alors que nous laissions les autres plus bas. Je ne voulais pas créer de conflits et je préférais faire l'influencée pour éviter que tout me retombe dessus. Nous arrivions alors en bas de l'observatoire qui n'était pas grillagé. Steven se faisait craquer les phalanges en guise d'échauffement et prenait un élan un peu trop grand pour s'appuyer sur le mur. Je venais de déposer mon sac à droite. M'agrippant sur des rebords avant de me hisser. Ma condition physique m'était utile, j'en profitais pour suivre Steven qui prenait les devants. Nous devenions hors la loi, avide de grands panoramas.
- Chapitre II-III:
Arrivés en haut, nous en prenions vraiment plein la vue. Nous pouvions voir certains recoins de Downtown sans forcer. La baie de Marina était encore plus belle avec la possibilité de voir la grande roue flamboyante. Mes yeux s'ouvraient encore un peu plus, brillant de ces lumières artificielles que nous laissait la ville. Nous en oublions le temps et le lieu. Assis là, inconscient qu'une chute mortelle était dans l'équation. J'observais chaque partie de Los Angeles, et je voyais les tracés de ceux qui étaient trop ivre pour prendre la voiture mais trop motivés pour rester sur place.
Tu sais... C'est con à dire mais j'adore cette vue. - J'veux bien te croire. C'est super beau. - Ouais... Je venais là quand j'étais encore à Compton. - Ah? - Ca me faisait oublier les allés-retours des flics pour cramer ma soeur et mon frère. - Je peux comprendre. - Et toi c'est quoi ton histoire alors? - Comment ça? - Bah on sait tous les quatre pourquoi on est là... Jonah, Laureen, Mary et moi. Mais toi... On sait pas pourquoi t'es là. - Ah... C'est compliqué...
Je prenais des pincettes avec ceux qui en avaient aussi bavé. Je ne me catégorisait pas comme étant la pire dans l'histoire, avec la moins bonne situation. Mais je ne voulais pas en dévoiler trop par peur de perdre ce que j'avais réussi à gagner jusqu'à présent. Surtout de lui dire à lui que j'étais sous la tutelle de celui qui venait régulièrement sur Compton et qui était le collègue de Jason Hawks. Je pense qu'il finirait par l'accepter dans tous les cas, mais certainement en se défoulant sur moi. Alors je taisais mon secret tout en espérant qu'il n'insiste pas.
Compliqué hein... T'es du genre à croire que t'as jamais mérité ça? - Hein? Non pas du tout! - Alors pourquoi tu n'en parle pas? C'est pas comme si t'avais pas tous les cas réunis avec toi! - Je comprends pas... - Laureen a tué son père pendant son sommeil. Jonah lui à fait un vol à main armé pour atténuer la dette de ses parents. Mary est une psychotique névrosée qui à changé cinq fois d'établissement avant d'arriver ici. Et moi tu sais déjà... - C'est vraiment compliqué Steven, je sais pas comment l'expliquer...
Et je ne savais vraiment pas comment expliquer ma situation bien qu'elle me convenait parfaitement. A cet instant précis, je ne voulais que profiter de la vue et éviter de me prendre la tête avec un camarade trop curieux. Je lançais mes pieds en avant en laissant le silence revenir prendre ses marques. Plus bas les autres rigolaient comme si rien ne s'était jamais passé dans leur vie, juste des adolescents comme lui et moi, mais plus terre à terre que nous l'étions.
Cal tu fais quoi là haut?! Descend de là! - Et merde... - Quelqu'un de ta famille? - C'est compliqué Steven...
Nous ne l'avions pas vu depuis quelques semaines et je m'en portais mieux ainsi. Je prenais mon temps pour retrouver la terre ferme et déambuler lentement face à Tia qui me constatait l'air froid, tel un adulte qui ferait la morale à un enfant. C'était tout à fait ça et je ne pouvais vraiment pas faire l'effort de lui faire plaisir. Ses bras croisés et sa posture franche enclenchait chez moi des relents de haine que je n'arrivais pas à couvrir. Elle tentait tant bien que mal de se rattraper en endossant un rôle qui lui allait très mal dans la peau. Elle remettait une mèche en arrière qu'elle coinçait entre sa tête et son oreille. Puis elle continua.
Ethan à essayé de t'appeler sept fois sans que tu réponde... - Il s'est passé un truc?! - Non... Mais vu l'heure il s'inquiétait... - Ah...
Je n'avais pas vu l'heure passée et mon estomac ne m'avait pas prévenu que l'heure du diner était dépassée depuis longtemps. Je ne répondais rien en comprenant que je n'avais pas remis mon portable sur le volume, et qu'il était resté dans mon sac tout le long de ce périple de fin de semaine. Je soupirais un peu plus face à la japonaise qui me dévisageait. Puis entre deux au revoir, nous rejoignons sa berline pour retourner dans ce miteux appartement. Une journée s'achevait et pourtant, je n'en avais pas l'impression. Au fond, je me doutais que ma petite vie tranquille prendrait fin rapidement, mais je tentais de me convaincre du contraire.
- Chapitre III-I:
Où étais-tu?!
J'étais désormais face à un homme qui se maintenait par une canne, et qui haussait la voix en ma direction. Sous ses airs inquiets il réalisait les cents pas alors que je prenais mon courage pour trouver les mots afin de lui répondre. Je n'étais pas du tout habituée à me faire engueuler et c'était quelque chose de nouveau, tandis que Mark et Tia restaient en retrait à attendre que la tempête se calme. J'étais droite, la tête baissée et les mains croisées le long de mes jambes. Je ne le regardais pas en face et j'évitais d'aggraver la situation.
Où étais-tu. - Avec des amis... - Des amis? Depuis quand tu t'es fais des amis? - Hein? - Dans ton cas... Ou dans le miens... On n'a pas le droit d'avoir ce genre de relations avec les autres... Ca n'apporte rien de bon. - Mais ils sont comme moi! - Et d'où?!
Il haussait un peu plus le timbre de sa voix, intimidant chaque personne présente dans la pièce alors qu'il me regardait dans les yeux, me pointant du bout de sa canne. Une sorte d'extension de son bras pour m'atteindre sans devoir bouger, un objet qui servait de support était destiné à me dénoncer un peu plus sous des yeux de sa colère. Je me défilais, déviant sa canne de mon visage avant de rejoindre le couloir qui servirait à amplifier le bruit de la porte de ma chambre qui claquait sous une colère que je ne connaissais pas. J'avais tout d'une fille qui s'était imposée dans la vie d'Ethan. J'avais manqué de le faire exploser avec son bar et pourtant aujourd'hui, il était plus impliqué dans ma vie que je ne l'étais réellement. Je tordais mes affaires, ma couette et l'oreiller que je serait contre moi. Je soupirais fortement, laissant des larmes accompagner ma gestuelle d'enfant en pleine crise d'adolescence, puis vint le calme. Je reprenais mes esprits, je m'efforçais de prendre sur moi avant de tendre l'oreille contre la porte. Curieuse.
Ethan, tu devrais prendre sur toi et aller lui parler. - J'suis pas fait pour être babysitter... - Et pourtant tu t'en était bien tiré avec ma fille. - C'était différent... - En quoi sauver les enfants en détresse est différent du contexte dans lequel ils se trouvent? - Je n'ai juste plus la patience. - Tu te tords l'esprit, comme d'habitude. Ouvre tes yeux et va lui parler...
Je comprenais clairement qu'il soupirait alors que les talons des chaussures chic de Mark ne s'éloignent de l'appartement. Il sortait dehors et était accompagné de Tia qui avait certainement suivit le mouvement. Je me reculais, en assise sur le bord de mon lit, j'observais ce qui faisait ma chambre et me séchait les dernières larmes qui s'échappaient de mon bonheur. Je joignais mes genoux à mon visage, venant me plonger dans une bulle où tout était plus simple. Où ma vie n'était pas aussi foirée que ça. Je troquais mes joies par des peines que je ne comprenais pas. Je vivais avec quelqu’un dont la force était comparable à un simple fil qui se déchirait lentement. Accompagnée de gens qui ne révélaient pas leurs véritables intentions. Et certainement sous l’oeil mortel des fédéraux qui n’attendaient qu’une chose; que tout explose chez lui pour agir et clore leur enquête qui devait certainement être au point mort. Dans le fond, je ne voulais pas qu'il endosse entièrement mon existence. Je voulais lui être utile dans un nombre considérables de chose sans qu'il se sente redevable.
Il venait d'ouvrir la porte de ma chambre en pénétrant dedans en appui sur ce morceau de bois laqué qui lui servait de seconde jambe à la place de celle qui portait les séquelles de ses responsabilités. Il me regardait froidement, comme un donneur de leçons le ferait. Il ajouta:
Tu n'es pas en sécurité... Encore aujourd'hui et je ne suis pas en mesure de te protéger... - Je sais me débrouiller seule... - Non tu ne sais rien de tout ça... Pas à seize ans!
Et il n'avait pas tord. Je n'avais pas le physique de me mesurer à celui qui l'avait rendu dans cet état. Face à celui qui m'avait maîtrisé un mois auparavant sous les débris du désert. Face à cette japonaise qui essayer de clore ses dettes. Et certainement pas face à son ancien collègue qui s'était clairement abonné à une traque à l'homme pour des réponses que je ne connaissais pas et que lui seul enterrerait avec son corps. Mais je voulais prouver ma force.
Je ne suis pas Kaya tu sais... - Hein? - Je ne suis pas comme elle...
Et je compris que cette tentative m'enfonçais un peu plus dans la colère d'Ethan. Il m'observait d'un regard qui n'était pas descriptible. Comme si la haine du monde entier brillait dans ses yeux qui changeaient de couleur.
- Chapitre III-II:
Cal! - Je suis désolé, mais je sais ce que tu as vécu avec elle ou même avec ta fem-... - Tu t'aventure... Sur une glace très fine là... - Désolée, mais je sais ce que c'est que d'avoir peur pour quelqu'un... Je sais ce que ça fa-... - Tu ne sais pas... Ce que j'ai du faire pour éviter ça. - Alors dis le moi! Raconte-moi! Comment tu veux que j'arrive à te comprendre ou à évoluer si tu ne me donnes pas les chemins à suivre?!
Je venais de prendre mon courage à deux mains et affronter les démons d'un homme qui ne voulait que ma survie dans l'histoire. Il s'était vaguement emporté avant de soupirer de nouveau. Il se grattait l'arrière du crâne en m'observant comme si mes intentions n'étaient pas mauvaises, mais pas comprises pour autant. Il avançait alors vers moi, venant laisser sa jambe de bois sur le côté avant de s'installer à ma gauche sur un lit qui grinçait lorsqu'il supportait désormais son poids et le miens. De sa main droite, il extirpa son paquet de cigarettes qui était défoncé par une poche trop serrée. Il en portait une en bouche en profitant de ce geste pour allumer un zippo en argent où les initiales "PS" y étaient gravées. Ses yeux croisèrent les miens avant de se fermer lorsque sa première bouffée de nicotine arrivait au contact de mes globes oculaires. Le silence qui en avait profité pour s'infiltrer entre deux paroles prenait de l'ampleur avant qu'il ne se décide à parler.
Ok... Donc ta situation, est très compliquée... - Je me doute de ça. - Je veux dire par là qu'on ne sait pas réellement qui donne les directions à Ray... - Ça change quoi pour moi? - Ça change que... Il ne serait pas impensable qu'il y ait d'autres personnes avec lui qui tentent d'avoir ma peau, et la tienne par la même occasion. - Et celle de Tia alors? - Je pense que Jason s'occupe du cas de Tia... - Et toi alors? - C'est là le problème... Tout le monde veut me mettre la main dessus pour X ou Y raisons. En ajoutant à cela que je suis censé t'aider à retrouver ton père, mais aussi te protéger. - Mais il y a Mark avec nous, ça devrait être un bon moyen dissuasif. - Il l'est... Mais c'est un Fitzermann avant tout. Il n'est là que parce que je les ai toujours intéressé. - Je comprends...
Et j'arrivais à cerner un peu plus le genre de situation dans laquelle nous nous trouvions. A ma gauche se tenait un homme qui était recherché par plusieurs grosses personnes d'influence pour y trouver des réponses ou juste le plaisir de savoir qu'Ethan n'est plus de ce monde. Et pourtant malgré tous les dangers qu'il représentait pour un nombre considérable de personnes, il avait cette façade totalement humaine derrière un sourire franc qu'il aurait pu adresser à sa fille si les circonstances avaient été toutes autres. Je me laissais attraper par sa main encore valide avant qu'il ne me tire contre lui. Je me laissais bercer par son souffle alors qu'il m'enlaçait simplement. Prenant le temps d'apprendre à retrouver ce rôle de "père" qu'il n'avait jamais eu l temps de comprendre.
Tu sais que je suis dans la merde si il t'arrive quelque chose hein? - Ce n'était vraiment pas mon intention...
Il se reculait alors un peu plus sur le lit avant de se redresser, un peu apaisé de ses émotions qu'il découvrait en même temps que mon adolescence difficile. Sa canne se glissait de nouveau à côté de ses jambes comme un automatisme déjà acquis qu'il perdrait d'ici peu de temps après l'aval du médecin pour lui retirer cette dernière. Il constata mon sac avant de repartir en boitant, me laissant moi et mes cahiers de cours finir la soirée en tête à tête.
Ma porte restait ouverte, et j'appréçiait entendre la vie dans l'appartement. Les nouvelles informations qui passaient à la télévision parlaient encore et toujours de ce drame au sein de la police. Comme si les vieux CD tournaient en boucle dans le lecteur. Au même instant, il semblait y avoir des nouvelles live sur des coups de feux entendus non loin de Pershing Square. La porte de l'appartement s'ouvrait devant mes yeux, laissant un homme en uniforme y pénétrer, la main sur le holster. Il ne m'avait pas remarqué au fond de ce couloir et Ethan allait a sa rencontre. Le regard de l'officier se décomposait au fur et à mesure qu'il s'approchait de lui. Ils devaient tous avoir peur de leur supérieur dont ses meurtres et ses liens avec les Fitzermann avaient été révélés au public. C'était le survivant de plusieurs meurtres de masse, le seul avec Hawks qui leur avait tenu tête.
Je peux faire quelque chose pour toi? - Je... Chef, excusez moi de cette interruption chez vous mais-... - Arrête les formalités je suis en repos forcé... - Je sais... Euh, désolé. Je... Enfin, il y a eu un échange de coups de feu dans votre ancien appartement.
- Chapitre III-III:
Nous étions tous deux éblouis par les divers gyrophares qui encerclaient la zone. Nous venions de traverser les banderoles marquées de jaune qui empêchait le citoyen lambda de manquer à la loi sous peine d'emprisonnement. Dévisagés par les regards inquiets, mauvais et malins, je me serrais contre Ethan qui semblait faire fit de leur jugement. On croisait le propriétaire de l'immeuble qui regrettait une nouvelle fois de l'avoir loué à un Kaulins. Avalant deux anti-dépresseurs, ainsi qu'une belle gorgée d'eau, il maudissait à voix haute Ethan qui le salua d'un simple signe de main relevée derrière ceux qui retenaient le vieillard de lui sauter à la gorge. Les marches étaient pavés de sang, on y constatait en haut le cadavre encore chaud d'un homme qui n'avait pas eu de chance. Tourné vers la sortie, il avait été achevé en priant le bon dieu d'arriver à s'enfuir sans que ses mondanités n'arrivent aux oreilles du tout puissant.
Je vous laisse vérifier l'état des lieux monsieur? - Merci. - Nous sommes dehors si jamais.
Malgré qu'il soit en retrait forcé sur le fait d'enfiler un uniforme, il était en droit de mettre un pied dans son appartement afin de constater si un vol ou d'éventuels dégats en plus étaient à déplorer. Je le voyais sur son visage, c'était flagrant. Il venait d'avoir l'opportunité d'avancer dans sa propre enquête et le sourire qui s'était dessiné sur ses lèvres me laissaient voir pour la première fois Ethan à l'oeuvre, dans le domaine où il excellait. Il venait s'accroupir avec une légère douleur en haut de la cuisse. Il plongeait ses mains dans les poches de sa veste avant d'en extirper des gants en cuir noir, impeccables. Je ne bougeais plus devant l'entrée de l'appartement. Observant le vilain petit canard faire ce que ses collègues n'arrivaient pas à achever. Il relevait chaque affaires avant de les reposer dans leur état d'origine. Les démarcations par chiffre suivaient un ordre précis que la criminelle avait déterminé.
Cal. - Hein? - La photo de Todd... Tu l'as avec toi? - Euh non pourquoi? - Ok.
Il passait au peigne fin, chaque détail important malgré le bordel que j'avais causé avec l'idée de Vince de faire sauter son bar, et le mur de l'immeuble avec. Tandis que les officiers s'agitaient en bas pour faire partir les curieux et les médias, ici même, le silence s'était imposé entre les trois murs. Chose utile, celui qui manquait laissait les gyrophares éclairer la pièce, me laissant distinctement tomber sur une douille que je tendais à Ethan.
Repose la. - Mais pourquoi? C'est un indice non? - Tu viens de laisser tes empreintes sur une scène de crime. - Merde!! - Première règle lors d'une enquête: tu touches avec les yeux. Tu ne laisses aucune trace. - Compris chef! - Et si jamais c'est toi la criminelle, fais en sorte de prévoir les facteurs aggravant. - Comment ça? - Tu as déjà tiré avec l'arme de Vincent? - Non. - C'est le même calibre que le tireur.
Il m'expliquait que dans ces circonstances, les personnes qui avaient attenté à sa vie étaient des personnes entrainées pour ça. Des professionnels en résumé. Premièrement, il n'y avait pas beaucoup de personnes qui savaient où Ethan vivait hormis ses collègues haut placé et les personnes qu'il estimait dignes de confiance. C'est à dire, pas grand monde. Donc que quelqu'un vienne là où il vivait alors qu'il avait changé d'endroit, ça ne semblait pas venir de ses récents "copains de jeu". De plus, manier un calibre .44 était quelque chose d'idiot pour tenter de passer inaperçu. Puis il concluait que la photo de son frère était manquante à l'appel, et qu'il n'avait aucune idée de qui était la personne morte devant l'appartement. Il soupira en plongeant ses mains dans le fond de ses poches après s'être allumé une cigarette en face du trou béant de l'immeuble. Les caméras se rivaient sur lui et les officiers commençaient à se ruer au premier étage pour l'empêcher de pourrir les preuves.
On me cherche... - Comment ça? - C'était pas nouveau, mais les partis s'opposent. - Je comprends pas. - Le tireur était venu ici pour y trouver son bonheur, mais apparemment ça s'est pas passé comme prévu et il y a un corps de plus au tableau. - Tu pense à qui en disant ça? - Je connais pas beaucoup de personnes qui s'amusent avec un calibre .44 dans la rue.
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