Comment en suis-je arrivé là ? Le teint pâle, les joues creusées, la barbe négligée, des cernes aussi profondes qu’un discours de John Lennon, et ce corps …. Rachitique. C’est pas toi Stan ça … non, ça c’est le moins que rien que j’ai toujours voulus éviter d’être … que mon père à voulut éviter que je sois, et que je voulais éviter que mon frère devienne. Plus j’y pense, et plus j’ai l’impression que j’ai un problème et c’est pas les tonnes de pilules que j’avale matin, midi et soir qui me contredirons. Je m’éloigne de tout. De mes idéaux, de ma famille, et de mes amis … enfin non, j’en ai encore un qui reste, et qui sera toujours là pour me faire oublier le reste … Le Chivas.
C’est la seule chose qui me permet de m’éloigner de cette réalité que je suis devenu. Une fiotte. Tout allait si bien … Le MC prospérait, on était installé, on était respecté, on était libre. Et qu’est ce qui a tout foutu en l’air ? Une femme … cette gonzesse a bouffé Duncan, et le MC par-dessus l’marché. Elle aurait mieux fait d’crever la bouche ouverte. Les Celtics ont été détruits à cause de ce dont il redoutait le moins … une femme. Si seulement j’avais su … C’est encore de ma faute, j’aurais dû voir qu’elle nous amènerait droit dans le mur cette poufiasse. Mais c’est trop tard maintenant. La tempête est passée, et a emporté avec elle nos idéaux.
Si j’avais su … si j’avais su.
Partie 1:
Je m’avance vers mes frères, ils se retournent en souriant et en me faisant signe de les rejoindre. Je me sens bien … J’ai retrouvé ma forme d’avant, je ne sens plus la boite de pilule dans ma poche droite. Je suis heureux, je suis libre. A mi-chemin de mes amis, j’entends un moteur, puis je vois une voiture bleue avec des vitres teintées qui passe devant le bar. Elle s’arrête. Je m’arrête aussi, je ne sais pas pourquoi. Duncan s’avance, et là … les fenêtres s’ouvrent et un noir sort son colt 45, et lui tire une balle en pleine tête. Il tombe au sol, raid mort. J’assiste à la scène, complètement déchiré par la haine, mais je n’arrive pas à bouger, que ce passe-t-il ? Puis les gangsters descendent, et mitraillent Tyler, je crie de rage, mais je suis figé ! Ils tuent ensuite mon frère qui va s’abattre sur le sol en grimaçant, encore criblé de balles lorsqu’il est à terre. Je tourne la tête, et essaye de m’enfuir, j’arrive à bouger mais mes foulées sont lentes et saccadées. A peine ai-je eu le temps de me retourner que je sens quelque chose de froid dans mon thorax. Ca me pique, ça me brûle ! C’est horrible ! J’ai le regard captivé par ce qui me fait ressentir cette douleur atroce, un couteau. Je lève doucement la tête. Sollia. Je ferme les yeux, me laisse tomber, dans le noir le plus profond. Je sens ma tête heurter le sol, mais il est moelleux, il ne me fait pas mal.
J’ouvre les yeux, en sueur, me met assis, pousse un cris de rage comme jamais je ne n’en ai poussé. Quelques secondes passent… Ouf … C’était un vilain cauchemar. Comme ceux qui me hantaient chaque nuits. C’est décidé, je devais me reprendre en main. Parce que là, j’avais un sacré problème. Cette matinée a été une étape de ma vie. J’ai réalisé à quel point je m’étais laissé allez. Je n’avais plus la force de m’énerver. Dean était partit je ne sais où, loin d’ici, et j’étais en dépression, c’était évident. A chaque fois que je l’appelais, il était vague.
« - Ouais, Dean, c’est Stan … T’es où bordel ? - Heu, là je sais pas trop enfaite, entre Las Vegas et New York je pense - T’es pommé enfaite ? - Euh … ouais on peut dire ça comme ça - Bon … et tu reviens quand ? - Jamais, si je reviens j’mets une balle à Duncan - Vous êtes vraiment deux con ! - C’est lui qui s’est fait retirer ses couilles, pas moi ! - Oui t’avais raison, c’est vrai ! Mais c’est toi qui acceptait le boulot de cette salope d’inconnue ! »
Parce que ouais, une salope d’inconnue soit disant « super importante » venait nous donner du boulot payé … A nous, les Celtics. Evidemment, Dean à accepter, histoire de renflouer un peu les caisses du bar. Mais … tout ne s’est pas déroulé comme prévu.
Partie 2:
On s’est fait manipulé par deux putains d’gonzesses. Ca, ça m’plaisais pas du tout. Mais alors pas du tout. J’ai accompagné Dean dans quelques un de ces boulots. Il fallait bien que je soutienne quelqu’un dans cette histoire, et puis c’est mon frère. A ce moment-là, j’étais encore en bonne et due forme, j’étais encore celui qu’on respectait, ou qu’on craignait. Mais évidemment, celui aussi qui s’énervait. Après une de ces escapades pour la poufiasse inconnue, on est rentrés au bar pour faire le compte rendu. Duncan nous avait réuni dans la salle pour parler de cette dixit salope. Et à vrai dire, c’est là que tout a merdé. Dean et Duncan on bien faillit s’entre-tuer, et moi, dans une haine incontrôlable, j’ai buté la merdeuse qui se prenait pour une dure. Je suis entré dans la pièce d’à côté en défonçant la porte. La, elle interrogeait un mec dans NOTRE bar. Nan mais pour qui elle se prenait. Je sors mon arme, et lui tire une balle en plein bide. La détonation a rameuté le reste du bar. J’étais dans une colère noire, Duncan a fini par m'assommer pour me calmer.
Je ne me souviens même plus de rien à partir de ce moment là. Je sais juste qu’à mon réveil, j’étais écarté de mon grade de Vice-Président pour une semaine et que Dean est partit je ne sais où. Et c’est là que mon calvaire a commencé. Dépression, Alcool, médocs, solitude. En une soirée, ma vie a pris une toute autre tournure. A cause de mon comportement de merde, et d’une putain de gonzesse, enfin deux putain de gonzesses. Mais je me suis assez blâmé, je pense que je ne suis pas le seul à avoir fait des erreurs. Je compte bien rattraper le temps perdu. Mais pas avec les Celtics. Ça, c’est du passé.
Partie I:
Bien décidé à reprendre sa vie en main, Stanley se réveilla ce matin, non pas en prenant ces satanés médocs, ni en se défonçant la tête au whisky, mais se dirigea directement dans sa salle de bain. Il fit face à son image devant son miroir, à son « lui » contradictoire, un « lui » qu’il n’avait encore jamais côtoyé auparavant. Il vit un homme amaigri, un homme qui avait abandonné. C’était quelque chose qui ne lui serait jamais venu à l’idée … L’abandon, c’est un truc de lâche, mais il faut croire que la vie a un poids plus important que l’honneur. Il empoigna sa tondeuse d’une main ferme, et se décida à faire de l’ordre dans ses idée, à commencer par raser cette affreuse barbe souillée par son laissé-allé. Puis il fit de même avec ses cheveux, dans un état tout autant déplorable. Chaque poil, chaque cheveu coupé était une marche de plus escaladée vers son but. Il ne laissa qu’un léger bouc naissant et un crâne quasi chauve. Il se lava le visage, chose qu’il n’avait pas faite depuis quelques mois, l’eau en ressortait noircie de crasse. Une crasse qui pesait lourd sur la marque du poids de sa conscience sur son visage. Une nouvelle vie commença pour Stan, il marcha d’un pas déterminé dans son dressing, prit son ancien cuir, patché Celtic. Il le regarda longuement, avec un air pensif, puis l’enfila. Sans plus attendre, Stanley se rendit au bar. L’intérieur était poussiéreux, et une odeur de moisie envahissait la pièce. Il entra dans la petite salle où étaient stockés les autres cuirs des anciens Celtics. Ils étaient là. Celui de Tyler, celui de Dean, celui de Duncan, de Kip et tous les autres… Il prit le carton dans lequel ils étaient entreposés, puis l’amena sur la terrasse du bar. Il fit demi-tour, prit un jerrican d’essence dans la réserve, ainsi qu’un vieux briquet oublié sur le bar. De nouveau face à ce carton plein de souvenirs, il allait accomplir l’action qui allait changer les choses une bonne fois pour toute. Il vida le jerrican d’essence dans le carton, gratta une allumette, mais fut interrompu par une voix …
« - Alors tu fais du vide ? »
Cette voix n’était pas inconnue à Stanley. Au contraire, il la connaissait très bien. Cette voix, c’était celle de son frère, Dean.
« - Tu vas monter un groupe de Skin Head ? parce qu’avec cette coupe, t’es bien partis pour ! - Toujours aussi drôle, petit frère. - Ouais je sais. Alors, t’as arrêté ces saloperies de médocs ? - Définitivement, il était temps que je fasse bouger les choses. - Ha, bien et tu comptes faire quoi ? - Recommencer. »
Sur ces mots, Stanley jeta l’allumette dans le carton, et un brasier naquit, accompagné d’une odeur de cuir fondu. Il jeta alors le sien dans les flammes, sans hésitation. Le feu consuma petit à petit ce qu’il restait des Celtics, afin de n’en laisser que de la poussière. Mais comme on dit,
le Phoenix renait toujours de ses cendres.
partie II:
En un instant, tout peut basculer. C’est quelque chose que j’avais bien compris. Avec ce que j’avais déjà vécu, je pensais être quelqu’un de fort psychologiquement. Certains diront que oui, d’autres diront que je fais que me prendre pour quelque chose que je ne suis pas. Mais bref, c’était sans compter sur une chose. Une chose qui allait arriver, qui devait arriver, c’était incontournable. C’était un jour de juin. J’étais fier, sur ma bécane à parcourir les routes, la clope au bec, l’odeur de l’asphalte encore chaude des quarante degrés qui s’abattaient sur le sol dans les narines. J’étais perdu dans mes pensées, jusqu’à ce qu’une sonnerie me réveil. Je n’étais pas obligé de répondre. D’ailleurs, je ne réponds jamais au téléphone quand je roule. Allez savoir pourquoi, cette fois, j’me suis arrêté, j’ai pris mon téléphone, et j’ai décroché. « - Allô ? Stan ? » C’était mon frère. Il avait une voix abattue, je pouvais facilement deviner ce qui pouvais bien s’être passé. « - Elle a souffert ? » - … Les médecins disent que non … - Tant mieux. Bon j’arrive. - Ouais.. » En un instant, tout peut basculer. Et ça, je venais de le comprendre à nouveau. Sans plus attendre, j’enfourchai ma V-Rod, et je me rendis à l’hopital. Chambre 231 plus exactement. J’ouvris cette porte lentement, et au fur et à mesure se découvraient les médecins, et mon frère, l’air abattu sur une chaise à côté du lit. Je m’avançais, n’osant pas la regarder. Puis je levai la tête. Elle était là. Pâle, mais sereine, morte, mais heureuse. Ce putain de cancer l’avais finalement eu.
« - Monsieur Stanson, voulez-vous vous recueillir auprès d’elle avant que nous l’emmenions ? »
Qu’est-ce qu’elle voulait que je lui dise moi ? « Salut maman, j’espère que tu vas bien ? ». Connard. Elle était morte, et finalement, vu comme elle souffrait, c’était pas une si mauvaise chose. Elle souriait encore, je suppose qu’elle était heureuse. Alors si c’est comme ça qu’elle a quitté notre monde, pourquoi serais-je triste ? Je fis un signe de la tête à Dean qui me suivit. On allait finir notre journée au bar.
Partie III:
(REPRIS DE MON THREAD SONS OF MOTHERLAND AVEC QUELQUES MODIFICATIONS APPORTEES)
Sur ces mots, Stanley jeta l’allumette dans le carton, et un brasier naquit, accompagné d’une odeur de cuir fondu. Il jeta alors le sien dans les flammes, sans hésitation. Le feu consuma petit à petit ce qu’il restait des Celtics, afin de n’en laisser que de la poussière. Mais comme on dit,
le Phoenix renait toujours de ses cendres.
Les deux frères étaient accoudés au bar, un verre de Chivas chacun à la main, abattus par le décès de leur mère, mais assez alcoolisés pour fêter l’arrivée des nouveaux cuirs, cette fois-ci patchés « Sons of Motherland ». Le bar avait repris de sa jeunesse, complètement dépoussiéré et remis à neuf. Il avait pourtant déjà été remis à neuf par un homme, mais c’est comme si le bar avait souffert lui aussi de cette histoire. Les deux frères riaient et parlaient fort. Derrière ces railleries, on peinait à entendre un léger grincement de porte, suivit de quelques pas discret qui semblaient s’avancer vers l’emplacement des deux fêtards. La silhouette vint à côté d’eux, sans même qu’ils s’en aperçoivent, puis elle s’exclamat :
« -Oy’ ce bar est bien vide, c’est combien un sky’ ? »
Les deux frères, en plein concours de cul-sec, s’arrêtèrent brusquement de boire, posant leur verre doucement, et finissant d’avaler l’alcool qui leur restait au fond de la gorge. Cette voix leur était plus que familière. Ils se retournèrent face à l’homme. C’était Tyler, avec son même air décontracté.
Ajout des parties II et III du background, et c'est la fin, car c'était un background pour introduire mon projet, qui est maintenant parfaitement introduit ! :)
Jack_Heller
Membre 1
Date d'inscription : 16/12/2014 Messages : 283 Age : 25 Localisation : Chez dans mon lit